Waste Age est le nom de la dernière exposition du Design Museum au Royaume-Uni, réalisée dans le cadre de la COP26 sur les problématiques du climat et de l’environnement. Selon le collectif environnemental URGE, la diminution des déchets est une mesure essentielle que les professionnels du design doivent prendre pour protéger la planète.  

L’audit, commandé par le musée, vise à évaluer l’empreinte environnementale d’un événement temporaire et à démontrer comment celle-ci peut être réduite. « Nous savons que même si les expositions ont une grande valeur culturelle, elles peuvent aussi être gaspilleuses, surtout si vous construisez des murs en plaques de plâtre et des plinthes Mdf qui seront jetés à la benne par la suite » déclare le conservateur en chef du Design Museum, Justin McGuirk. 

La phase initiale de l’audit consiste à estimer l’empreinte carbone de l’ensemble de cette exposition, qui s’élèverait à 190 tonnes d’équivalent en CO2, avec une mise en œuvre classique. Cela implique notamment de mesurer le volume des communications numériques. Après réduction, celles-ci génèrent encore une tonne de CO2, représentant 10% de l’empreinte totale. Les responsables de l’audit travaillent également avec les concepteurs de l’exposition pour analyser leurs chaines d’approvisionnement. L’audit réalisé par URGE estime que le musée a réussi à diminuer l’empreinte carbone de l’évènement à 10 tonnes de CO2, ce qui équivaut à ce qu’une personne émet en un an au Royaume-Uni. Cette réduction massive a pu être réalisée car le musée était déjà passé aux énergies renouvelables depuis 2017 après avoir emménagé dans son nouveau site de Kensington.

En collaboration avec URGE, les designers du studio londonien Material Cultures ont réutilisé un maximum de structures des expositions précédentes. Ils ont ensuite travaillé sur des matériaux de construction à faible impact environnemental pouvant être remis en oeuvre ou biodégradables, sans nuire à l’environnement. Des socles d’affichage modulaires, conçus pour la récente rétrospective sur Charlotte Perriand, ont été réincorporés à l’exposition Waste Age. Ils ont été associés à une signalétique en plastique recyclé et à un mur en briques d’adobe non cuites. Empilées sans fixations, ces briques peuvent être facilement démontées et rendues au briquetier pour une utilisation dans d’autres constructions. En les laissant non cuites, cela permet d’économiser 6 tonnes de CO2. L’utilisation de cadres en bois lamellé-croisé pour les cloisons qui remplacent le système traditionnel en aluminium permet de réduire l’empreinte carbone d’environ 20 %. Mais les 4800 vis en acier inoxydable ont finalement rajouté 1,2 tonnes supplémentaire de CO2.

« Le design a contribué à créer notre société de gaspillage, et celui-ci a maintenant un rôle crucial à jouer pour construire un avenir plus propre. Cela signifie que nous devons repenser nos modes de vie et remettre en question l’utilisation de certains matériaux qui font tant de dégâts. Cette exposition optimiste démontre l’énergie et l’ingéniosité mises en œuvre pour relever le défi – et nous voulons qu’elle marque un tournant » explique Justin McGuirk.  

La première partie de l’exposition intitulée « Peak Waste » a pour but de sensibiliser les visiteurs à l’impact des déchets au niveau mondial, notamment grâce à un traqueur de déchets à grande échelle. L’espace « Precious Waste », présente les principales matières premières utilisées au quotidien qui vont de pair avec la « culture du jetable ». L’exposition est présentée au Design Museum de Londres jusqu’au 20 février 2022.

En savoir plus : Design Museum