SAVE THE DATE : Vente aux enchères des Architectes de l’Urgence
La prochaine Vente aux enchères caritative de la Fondation des Architectes de l’Urgence aura lieu le 3 décembre prochain à 19h, à la Maison de…
Alors que les lieux culturels préparent leur réouverture, il est possible d’assouvir son envie d’art grâce à des expositions en plein air. Nous vous proposons d’en découvrir une sélection avec nous.
A la fin des années 70, un projet de voies rapides le long des berges de la Seine est abandonné par la mairie de Paris. La municipalité décide alors de convertir l’espace longeant le Quai Saint-Bernard, entre le pont de Sully et le pont d’Austerlitz, en jardin de sculptures. L’aménagement est confié à l’architecte Daniel Badani qui avait déjà été sollicité pour plusieurs projets urbains en Île de France. Le jardin Tino Rossi, en hommage au chanteur, est inauguré en 1980, avec une trentaine de sculptures. Le projet met l’accent sur l’accessibilité des oeuvres d’art aux promeneurs: le jardin est ouvert en continu nuit et jour, les sculptures sont présentées sans aucun garde-fou, il est possible de s’en approcher et de tourner autour pour les admirer sous tous les angles. Cela a pour conséquences malheureusement quelques dégradations et des oeuvres ont dû être retirées. La mairie en a également relocalisées certaines, au cours des années, comme la Naissance des Formes d’Ossip Zadkine que nous pouvons désormais retrouver Boulevard Edgar Quinet.
Il n’en reste pas moins que la promenade de 800 mètres le long de la Seine est très agréable, et que c’est un plaisir de découvrir aux hasards des allées du petit parc des sculptures d’artistes plus ou moins connus du XXème siècle.
Le sculpteur Alexandre Monteiro, dont le pseudonyme est Hopare, a installé cinq sculptures au square Michel Caldaguès, entre la colonnade du Louvre et l’Eglise Saint Germain l’Auxerrois.
L’artiste français est issu de la culture street art: il s’est fait connaître grâce à ses graffitis graphiques qui figurent des visages aux couleurs vives. Si dans un premier temps sa pratique était illégale, il a rapidement été reconnu par les institutions, et s’est vu confier des travaux de commande: décors ou signalétiques. Hopare a également travaillé avec un architecte d’intérieur auprès de qui il s’est sensibilisé à la géométrie. Il met alors au point son style reposant sur les lignes droites, qui se croisent ou se suivent pour dévoiler un visage ou plus rarement un élément de décor. Les commandes se succèdent et il est appelé à Montréal, à Hong Kong, à Lisbonne ou encore à Casablanca et signe des fresques ou des créations sur des canapés ou des Bentley!
Depuis 2018, Hopare se confronte à un nouveau médium et expérimente la déstructuration des visages en sculpture. Le « visage est dissocié de son enveloppe » selon les mots de l’artiste. Les cinq visages qu’il expose sur demande de la Mairie du Ier arrondissement de Paris sont tous en bronze, quatre sont à taille réelle et un autre en bronze doré est placé au centre du square. Ce dernier est plus grand que nature. Nous ne parvenons pas à déterminer si les bribes de matières disséminées autour des visages vont les recouvrir ou si au contraire, elles en émanent. Le métal semble fragile et délicat, saisi en plein mouvement. La matière joue avec la lumière et les rayons du soleil.
Nikos Aliagas expose une série de photographies sur les grilles de l’Hôtel de Ville de Paris. Parallèlement à sa carrière télévisuelle, Nikos Aliagas a toujours pratiqué la photographie. Il a commencé à dévoiler ses clichés dans des expositions à partir de 2016, notamment à la Grande Arche de la Défense, sur les grilles du Palais Brongniart ou à la Conciergerie. Il a également travaillé en lien avec le musée du Louvre sur une série consacrée aux sculptures grecques et romaines. Pour sa cinquième exposition parisienne, nous retrouvons les éléments familiers de son style avec des clichés en noir et blanc, au fort contraste.
L’exposition Parisiennes rassemble 35 photographies prises pour la plupart entre 2020 et 2021. Les modèles sont le fruit de rencontres fortuites, au détour des rues de Paris. Nikos Aliagas met en scène la vie quotidienne de femmes de toute génération. Elles sont représentées dans le cadre de leur métier: gendarmes, académiciennes, sportives, bouquinistes, infirmières, étudiantes ou encore fleuristes. Elles sont simples passantes, mères, grand-mères ou jeunes filles. Chacune raconte une histoire, soulignée par la légende de la photographie. Sous l’objectif de Nikos Aliagas, nous parcourons les rues de la capitale, du Trocadéro à Notre Dame, du bois de Vincennes aux arcades de la rue de Rivoli. Paris devient un décor. L’exposition est portée par un rafraîchissant élan d’humanité.
Pour la cinquième année, une exposition rassemble les travaux de plus d’une centaine de jeunes talents et de diplômés d’écoles d’arts. Cette année la sélection a même été élargie à des écoles internationales. C’est ainsi les oeuvres entre autres, de jeunes créateurs des Beaux-Arts de Paris, de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs, de l’École nationale supérieure de la Photographie, de l’École nationale supérieure de Création Industrielle, des Gobelins, de la Fémis ou encore de l’École nationale supérieure d’Architecture Paris-Malaquais, qui sont rassemblées dans la Grande Halle de la Villette et dans les folies du Parc. En raison des mesures sanitaires, les oeuvres présentées dans la Grande Halle ne sont pas encore visibles au grand public. Un parcours en extérieur permet de découvrir des installations et des photographies de quatorze artistes de la scène émergente. En ligne il est possible d’accéder à des contenus plus riches: podcasts, performances et rencontres.
Si nous espérons pouvoir accéder à l’intégralité de l’exposition, les oeuvres présentées en extérieur témoignent de la vivacité et de la diversité de la création. Les photographies sont reproduites sur des totems à trois faces qui ponctuent le parcours. Chacun est dédié à un photographe. Les installations sont quant à elles disséminées autour de la Grande Halle accompagnées d’un panneau explicatif.
L’exposition Mimesis, quand la nature inspire la technologie présente 13 triptyques thématiques évoquant des convergences et des résonances entre la nature et la science. Ces similitudes formelles peuvent être réelles et voulues ou imaginaires et provoquées par la prise de vue. Les titres des séries sont évocateurs d’un univers fortement lié à la nature: Dans le vent, C’est le bouquet, Sous hypnose, A vos rayons, Grands bleus, Sur le fil, etc. Au-delà de la délectation, nous nous amusons des échos entre les formes produites par la nature et celles de main d’hommes. Comprendre ce que nous voyons devient un jeu. Chaque oeuvre prend un sens particulier au sein du triptyque auquel elle appartient, elle résonne avec ses voisines. Mais elle a une portée qui lui est propre.
Les oeuvres ont été produites dans le cadre d’un concours organisé entre le Musée des Arts et Métiers, le magazine Sciences et Avenir et la société Safran qui opère dans le domaine de la technologie de pointe pour l’aviation et l’aérospatial. L’exposition cherche aussi à mettre en valeur les objets des collections et les productions pointues développées par les ingénieurs du groupe.
Paris regorge de merveilles accessibles. Nous pouvons citer parmi les oeuvres en plein air les plus célèbres, la fontaine Stravinsky de Jean Tinguely et Niki de Saint Phalle, les colonnes de Buren ou encore le kiosque des Noctambules de Jean Michel Othoniel. Les 96 lieux de culte appartenant à la Ville de Paris abritent quant à eux pas moins de 40 000 oeuvres d’art. La Conservation des œuvres d’art religieuses et civiles a pour mission de les préserver. Elle propose deux parcours en ligne, l’un consacré aux peintures, l’autre aux sculptures qui vont vous permettre de faire votre choix parmi les oeuvres de Keith Haring, d’Eugène Delacroix, de Francisco Zurbáran ou du Guerchin et de vous guider parmi ces trésors.
Les parcs et jardins de Paris sont riches en sculptures, notamment le jardin du Luxembourg, celui du musée Rodin ou encore celui des Tuileries qui accueille des oeuvres de Guiseppe Penone ou de Louise Bourgeois.
La mairie du XIIIème arrondissement de Paris multiplie les commandes de fresques monumentales à des artistes urbains. Vous pouvez les découvrir en flânant au hasard des rues, en prenant la ligne 6 du métro ou grâce à des parcours!
Article rédigé par Amélie Hautemaniere – Photos de l’auteur.
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