Un centre agricole dans un écrin de nature
La Zambezi River House est construite au bord du fleuve Zambèze qui délimite la frontière entre la Zambie et le Zimbabwe. La maison se situe…
L’école Imagine Montessori est localisée dans la municipalité de Paterne, dans la région de Valence en Espagne. Elle est construite sur un terrain dédié aux services publics le long d’une rivière, souvent asséchée, qui forme un ravin. Elle a été réalisée par l’agence d’architecture Gradoli & Sanz.
Le parti de base était de placer l’entrée principale de l’école côté rivière et non pas côté ville. En effet, l’entrée côté ville aurait généré trop d’embouteillages sur une voie déjà encombrée. Les architectes ont prévu un parking de l’autre côté de la rivière afin d’y rediriger le trafic généré par l’école.
Les enfants entrent dans l’école en traversant une forêt de pins par une passerelle en bois qui enjambe le ravin. On y aperçoit l’école de loin et les parents utilisent ce chemin comme point de rendez-vous lors des sorties. Ici, les enfants ne disparaissent pas derrière un portail mais la transition entre l’école et la maison se fait en douceur.
La topographie particulière du lieu est parfaitement intégrée au projet et permet de changer la perception du public sur ces dénivelés souvent considérés comme dangereux. Le bâtiment a la forme d’un S, configurant ainsi deux espaces extérieurs. Une esplanade pour accéder à l’école à l’ouest et une aire de jeux à l’est.
Toutes les classes ont une vue sur la rivière et la forêt de pins. La connexion à la nature est un élément essentiel, même à l’intérieur du bâtiment. Les classes sont organisées en cinq pôles : un espace sensoriel, un espace de vie pratique, un espace de langue, de mathématiques et de culture humaniste.
L’entrée offre aux élèves des casiers et des bancs pour enlever leurs chaussures et accrocher leurs manteaux. L’arche dans le mur est à l’échelle des enfants afin de signifier que l’on arrive dans un espace qui leur est destiné.
Pour apporter une ventilation et une luminosité optimale ainsi qu’une connexion visuelle, les espaces verticaux entre les classes s’élèvent sur une triple hauteur et intègrent des capteurs solaires. Chaque classe possède une terrasse extérieure, un petit amphithéâtre, une fontaine et un arbre dédié. Lorsque le temps le permet, la classe est ouverte sur l’extérieur et permet d’observer l’arbre qui change selon les saisons.
Les espaces qui relient les classes disposées en éventail ne sont pas seulement des lieux de passage. Les extensions, les recoins, les balcons et coursives deviennent des lieux de rencontres, de jeux et de travail. Une agora ouvrant sur l’extérieur complète ce parcours favorisant à la fois la collaboration et l’autonomie.
Les architectes ont optimisé tous les espaces adaptés à la taille des enfants et inaccessibles aux adultes. Ainsi, des alcôves permettent aux enfants de se détendre sous les paliers des escaliers, sous les rebords de fenêtres, sur des mezzanines dans les salles de classe.
La cour de récréation et les aires de jeux ont été conçues comme des lieux où la nature est omniprésente : racines, troncs, branches, feuilles sèches, pommes de pin, asperges au printemps et champignons sauvages en automne… Sans pelouses, ni revêtements artificiels, ils ne sont pas aseptisés afin que les élèves puissent interagir avec la nature. Il n’existe pas non plus de terrains de sport, le but étant de générer de l’activité physique en lien avec les éléments naturels. La pente du terrain est utilisée pour créer des toboggans, murs d’escalade, passerelles, abris et grottes. Et lorsque la pluie est torrentielle, les enfants peuvent observer le ravin qui se remplit d’eau.
Les matériaux utilisés présentent tous une empreinte carbone très limitée, notamment la terre cuite et le bois. La terre cuite, laissée apparente, est utilisée pour les murs porteurs et les voûtes, sous forme de briques perforées. On note la présence de bois dans la structure, dans les panneaux de revêtement des plafonds et des murs intérieurs et extérieurs. Le béton n’est utilisé que pour les fondations et l’acier uniquement dans les piliers et garde-corps. Il n’y a ni plâtre, ni enduit, ni faux plafond. Les murs de briques font office de structure, de cloisons et parements avec leurs défauts apparents. Les fixations et fils des luminaires sont visibles, on peut ainsi comprendre leur fonctionnement et comment ils ont été installés. Le bâtiment s’inscrit comme le premier outil didactique de l’école.
La toiture végétalisée agit comme une protection pour le soleil et la pluie et contribue à l’isolation. La construction disparaît sous un manteau de verdure, rendant l’édifice presque invisible. La végétation en est presque la première façade, lorsque l’on s’éloigne du bâtiment.
Architectes : Agence Gradoli & Sanz
Crédits photos : Mariela Apollonio, Bruno Almela
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