Un bâtiment public construit entièrement en bois
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Le BIM (Building Information Modeling) n’est ni un logiciel, ni une maquette numérique, mais plutôt… une méthode de travail. Sa définition peut être très différente d’un projet de construction à un autre, néanmoins on peut comprendre l’acronyme anglo-saxon de Building Information Modeling ainsi : ensemble des processus et méthodes mises en œuvre pour organiser et structurer les informations relatives à un ouvrage de construction, projeté sous forme d’un modèle exploitable (la maquette numérique).
L’objectif annoncé ? Construire plus vite, moins cher et offrir au maître d’ouvrage une modélisation du bâtiment exploitable durant toute la durée de vie de ce dernier.
La base du modèle est une représentation géométrique en 3D du projet. C’est elle qui permet de visualiser et de générer plans, coupes, élévations. Elle permet également de détecter les interférences et les calculs des quantités.
Le modèle BIM (Building Information Modeling) n’est pas limité aux trois dimensions de l’espace et peut être complété par :
En fonction des besoins du projet, d’autres dimensions peuvent être intégrées, représentées par :
Une maquette numérique est donc constituée de centaines (voire de milliers) d’objets contenant de l’information, allant de la section d’un élément de structure à la référence exacte d’une poignée de porte.
La maquette numérique est développée en phase conception, complétée en phase construction, et destinée à être utilisée par le maître d’ouvrage durant l’exploitation du bâtiment.
En phase études, l’essentiel de la collaboration est ramenée en amont du projet. L’Architecte et les différents spécialistes construisent ensemble la maquette numérique. Les informations contenues par le modèle sont exploitables par tous. Ce processus permet notamment une détection précoce des clashs, facilitant de ce fait la résolution des problèmes de synthèse entre lots (structure, CVC, façade…). Cela est particulièrement indiqué dans le cadre de programmes complexes. Ainsi, pour les études d’un établissement hospitalier, l’utilisation d’une maquette numérique se révèle idéale pour viabiliser la conception et vérifier, dans le cadre de la synthèse, la compatibilité des réseaux et résoudre les conflits entre les différentes infrastructures de cheminement.
Concernant l’appropriation du dossier études par les entreprises, le BIM (Building Information Modeling) réduit le fossé séparant le concepteur et le constructeur en permettant leur implication tôt dans le processus du projet.
Celles-ci deviennent force de proposition en phase conception, et peuvent aider à optimiser les délais de production et réduire le gaspillage.
Cependant ramener vers la phase études une charge de travail initialement concentrée sur la phase EXE n’est pas sans incidence sur le développement du projet. Il semble clair que certains ajustements sur la méthode de travail, de redistribution de ce travail et, en conséquence, des honoraires est inévitable.
Aujourd’hui, l’ensemble de la chaîne de la construction n’est pas encore impliquée dans le processus BIM. Cependant à l’heure où de nouvelles directives européennes sont adoptées pour encourager, voire rendre obligatoire l’utilisation du BIM pour les marchés publics de BTP, il apparait clair qu’architectes comme spécialistes on tout intérêt à affûter leurs connaissances en la matière.
En France, de nombreuses solutions logicielles existent. Parmi elles on peut citer Revit (Autodesk), Digital Project (Dassault/Gehry Technologies), ArchiCAD (Graphisoft) ou Vectorworks (Nemetschek)…
Côté formations, des Ecoles d’Ingénieur comme l’Ecole des Ponts ParisTech, l’ESTP, les Arts et Métiers ParisTech ou encore un certain nombre d’Écoles Nationales d’Architecture ont engagé des initiatives en formation initiale comme en formation continue. De plus, de nombreuses formations dispensées par des organismes privés existent et permettent de se familiariser avec la méthode. Dans tous les cas, il est pertinent, une fois la formation réalisée, d’appliquer immédiatement le BIM à un projet pilote.
L’investissement requis, qu’il soit en termes de matériel informatique, de logiciels ou de formation, est important. Ainsi le BIM (Building Information Modeling) risque de favoriser les structures dont la taille leur permet de dominer le secteur. Cela pourrait avoir un impact négatif sur la diversité de la production architecturale française.
D’autre part, l’absence de la diffusion d’une alternative logicielle libre représente un désavantage majeur: les concepteurs courent le risque de devenir dépendants d’une suite logicielle et de la société qui la commercialise. Car une fois le processus banalisé, il sera difficile de devenir en arrière.
Les Architectes ont tout intérêt à se familiariser avec le BIM (Building Information Modeling) le plus tôt possible. D’une part pour ne pas être pris à défaut quand un projet développé avec le BIM se présentera à eux. D’autre part pour qu’ils puissent s’imposer comme des acteurs respectés dans le cadre de ces nouvelles méthodologies de travail en prenant la main sur la maquette numérique et ainsi être force de proposition en vue des futures évolutions du BIM. Car si la méthode anglo-saxonne est éprouvée outre Manche et outre Atlantique, on peut considérer qu’en France elle n’en est qu’à ses balbutiements. Cela laisse à l’ensemble des acteurs de la construction un champ d’action raisonnablement large pour l’adapter à notre manière de concevoir les projets de bâtiment.
Rédigé par Pierre-Maxence Renoult
Ingénieur – Architecte
Chef de Projet à Arcora
Arcora est un bureau d’études spécialiste en structures métalliques, façades, verrières et ouvrages
complexes
Photographie issue du site BIM 42