Le village situé au bord du lac de Ganvie au Bénin, en Afrique, fait face à des montées importantes du niveau de la mer, obligeant les habitants à construire des maisons flottantes. Ces habitations en bois mal construites se détruisent avec le temps mettant en danger la vie des villageois. C’est pour répondre à cette problématique que l’architecte iranien Sajjad Navidi propose le projet du « Puffer Village», un système de maisons intelligentes qui s’adaptent aux variations du niveau de la mer. 

Ces maisons sont basées sur l’anatomie du poisson-globe, connu pour se gonfler comme un ballon en se remplissant d’eau ou d’air afin d’échapper à ses prédateurs en les effrayant. L’architecte s’est inspiré de ce mécanisme de défense pour élaborer un système flottant qui peut se gonfler et se dégonfler en fonction du niveau de la mer et des conditions météorologiques. La géométrie de la maison a été définie en étudiant les anneaux de sable sous-marins créés par le poisson-globe pour attirer un partenaire ou protéger ses œufs. 

Chaque maison est équipée de deux capteurs : l’un réagit au niveau de l’eau, l’autre réagit aux fortes vagues. Durant les jours de pluie et de marée haute, le capteur du niveau d’eau active un ventilateur sous la maison flottante, incitant les « peaux du ballon » à se remplir d’air, ce qui lui permet de se maintenir à la surface de l’eau. Dans des conditions d’orages, le capteur d’impact active les pores de la base de la structure pour laisser l’eau remplir les peaux augmentant la robustesse de l’habitat et évitant ainsi les dommages ou la dérive des maisons. Lorsque les conditions sont stables, les pores se ferment et la maison ressemble à une habitation flottante classique.

Sous chaque structure, un système d’énergie marémotrice produit de l’électricité à partir des vagues d’eau de mer. La partie supérieure de la peau du ballon comporte des panneaux photovoltaïques flexibles, qui produisent de l’énergie à partir du rayonnement solaire. Un système d’aquaponie est installé dans les clôtures en bois autour de chaque maison, permettant aux villageois de cultiver leurs produits. 

Le projet fait partie du concours 2021 lancé par la fondation Jacques Rougerie et figure dans les 10 meilleurs de la catégorie « Innovation liée à l’élévation du niveau de la mer ».

Crédit photos / Architecte : Sajjad Navidi