Les biais cognitifs dans le recrutement
Une étude récente menée à la NYU à New York a rapporté que les recruteurs décident d’embaucher un candidat durant les 16 premières minutes de l’entretien. 25%…
Il n’est pas rare de tomber sur un recruteur qui volontairement se veut « méchant ». Cette personne jouant ce rôle de policier n’a en fait rien compris, d’autant plus que cette façon de procéder est bien connue des candidats.
Ces recruteurs qui prennent un malin plaisir à « torturer » leurs candidats ont en fait une vision assez archaïque du processus de recrutement ou alors ont été eux-mêmes mal formés. Peut-être ont-ils eux aussi été confrontés à ce genre de pratique, et ainsi le reproduise t-il par mimétisme.
L’idée est de déstabiliser afin de soutirer des informations. Or ce postulat n’est valable que lorsque les candidats cachent la vérité ou tentent de l’embellir. Plutôt que d’agir de la sorte, il vaut mieux faire preuve d’astuce pour tenter de déceler le vrai du faux lorsque l’on fait passer un entretien.
Sachez également que mener un entretien en mode interrogatoire donnera une mauvaise image de vous, et une mauvaise image de l’entreprise pour laquelle vous travaillez.
Pour un premier contact avec un potentiel futur collaborateur, il y a mieux comme entrée en matière. Il y a plusieurs réactions possibles de la part du candidat. Celui-ci peut, après avoir été déstabilisé, se mettre d’accord avec tout ce que vous dites pour éviter cette zone d’inconfort où il se sent jugé et mal à l’aise. Ainsi, vous obtiendrez des réponses manquant de crédit, allant dans votre sens certes, mais n’étant que très peu recevable car non sincères. Au final, vous obtiendrez l’exact opposé de ce que vous recherchiez, à savoir la vérité.
Les candidats peuvent également réagir en se braquant totalement, en faisant preuve de prudence sur chacune de leurs interventions et ainsi manquer de spontanéité. Ce mécanisme de défense est très compliqué à percevoir et ainsi cela biaisera une fois de plus les réponses du candidat.
Les candidats peuvent également perdre tous leurs moyens, plonger dans une forme de mutisme par peur de se retrouver à nouveau chahuté.
L’entretien est déjà un exercice stressant pour un candidat. Se comporter comme un enquêteur n’aura aucun effet bénéfique, bien au contraire. Cela ne prouvera rien du tout par rapport aux compétences du candidat, pas même des lacunes dans la gestion du stress.
Il est tout à fait possible de réussir à faire parler les candidats en étant agréable et bienveillant. Plus l’on se sent à l’aise, plus les barrières de défense diminuent et plus l’on consent à parler sans filtre et donc être honnête et soi-même. C’est pourquoi, opter pour des endroits neutres tels que des cafés ou des restaurants est le meilleur moyen de désacraliser un entretien. En optimisant le confort de la personne avec laquelle vous vous entretenez, celle-ci sera bien plus encline à donner des informations intéressantes et véridiques.
Il y a également un moyen astucieux d’obtenir des informations spontanées. Il s’agit de simuler la fin de l’entretien, par exemple en fermant son cahier de notes. Continuez d’échanger avec le candidat pendant encore un petit moment de manière informelle, celui-ci aura l’impression que l’entretien est terminé et que durant ce temps off il ne sera pas jugé avec l’oeil du recruteur.
Pour conclure, pour optimiser un entretien, il faut mettre votre interlocuteur dans les meilleures dispositions afin que celui-ci soit enclin à parler de lui et de ses expérience de façon spontanée et honnête.