À Singapour, une politique a été adoptée depuis 2014 établissant que tout espace végétal perdu, en raison du développement urbain, doit être remplacé par un jardin accessible au public sur une surface identique dans le nouveau bâtiment. C’est cette obligation, associée aux contraintes du site en forme de V, qui ont directement impacté la conception de Kohn Pedersen Fox Associates (KPF) pour la tour Robinson, un gratte-ciel s’inscrivant dans une démarche d’urbanisme durable.

Conçue en collaboration avec A61 Architects, la tour Robinson se démarque dans le paysage de par sa forme originale. L’immeuble qui compte 20 étages semble scindé en deux par une terrasse qui s’articule sur plusieurs niveaux. L’atrium constitue le noyau central vers lequel converge les espaces de travail, le hall des bureaux, les commerces et les restaurants. Les baies vitrées donnant sur la rue Robinson favorisent le dialogue avec le paysage urbain environnant.

Les facettes de la tour ont pour vocation de refléter le soleil et le ciel différemment selon la météo et les moments de la journée, à la façon d’un kaléidoscope. La tour abrite également le bureau local de KPF qui s’implanta à Singapour en 2018 à l’occasion de la commande du terminal 5 de l’aéroport de Changi.

Bruce Fisher, directeur de la conception de KPF, explique que les contraintes de ce projet étaient complexes mais que le résultat est un succès notamment au niveau des perceptions visuelles qu’elles soient de l’intérieur ou de l’extérieur. La tour est dynamique, elle se libère des façades linéaires classiques des immeubles de grande hauteur que l’on trouve généralement dans les métropoles, et surtout elle intègre en son sein des espaces verts disposant de points de vue uniques.

« Même si ce projet était gigantesque, avec un parc intégré dans son plan, cette tour distinctive incarne de la même manière l’intégration du contexte, de la culture et de la durabilité à l’architecture. »

Robert Whitlock, principal concepteur de KPF