Près de 3 milliards de personnes sont confinées dans le monde, conséquence directe de la pandémie de COVID-19. On assiste à un phénomène étrange : les rues sont vides, les monuments désertés, les grandes capitales européennes se révèlent dans leur nudité. Rome n’est pas épargnée. Lorsqu’on pense à cette grande ville, la première image qui nous vient à l’esprit est la fontaine de Trevi bondée de touristes, ou encore la foule de promeneurs se reposant sur des marches baignées de soleil. La capitale italienne est connue et appréciée pour son atmosphère bruyante, animée, hyper occupée…mais aussi polluée.

Les grandes places et les monuments vont de pair avec l’animation qu’apporte les touristes et les locaux : ils font partie intégrante de l’identité de Rome. Ou, du moins, c’était le cas avant l’arrivée du coronavirus. Le projet « Corome Virus », initié par les architectes italiens de m2ft, dépeint la ville éternelle de Rome telle qu’elle est aujourd’hui, vide et désertée.

À l’instar de beaucoup d’autres villes dans le monde touchées par le COVID-19, Rome se présente telle qu’on ne l’avait jamais vue auparavant. Les bâtiments architecturaux ne peuvent désormais plus être admirés par les passants ; c’est devenu une urbanisation sans population urbaine, une architecture sans utilisateurs. Ce scénario temporaire évoque les scènes apocalyptiques des contes et films dystopiques que nous ne pensions voir qu’en fiction. C’est à présent une réalité.

Avec le projet « Corome Virus », m2ft Architects aborde avec un œil critique ces nouveaux environnements urbains qui émergent de la pandémie. Par un filtre orangé, les architectes nous montrent comment, il y a encore quelques semaines, ces images nous seraient apparues comme surréalistes. Cette brume orange sur les photographies suggère bien l’atmosphère toxique consciemment ou inconsciemment attribuée à l’espace public, accentuant la sensation de peur qui lui est associée aujourd’hui.

Crédit photos : m2ft Architects