Parcours inspirant : portrait de Samuel Ginsbourger
A 30 ans, Samuel Ginsbourger est passé des agences d’architecture haut-de-gamme aux principes de la frugalité heureuse et créative qu’il applique avec passion, notamment dans…
Laure Foillard est originaire de la région du Beaujolais. Elle tient le sens de l’hospitalité de sa famille de vignerons, qui a pris l’habitude d’héberger sur ses terres des visiteurs de passage : vendangeurs, saisonniers, ouvriers, amis : « Il y avait toujours du monde à la maison ! ». À la fin du collège, Laure participe à des voyages organisés pour de jeunes européens avec l’association « A World of Friends ». Le dispositif de jumelage finance des missions de dix jours, l’occasion de partir une fois en Allemagne et une autre en Pologne. Entre 14 et 15 ans, Laure a déjà participé à la rénovation de lavoirs, au réaménagement des bords d’une rivière, à des fouilles archéologiques, et à la rénovation d’un jardin. Immergée dans un groupe de soixante jeunes originaires de l’Europe entière, elle se familiarise avec l’anglais, langue commune, et tisse des relations amicales qu’elle maintiendra plusieurs années après sa participation. Laure voyage également en famille et entre amis dans plusieurs pays d’Europe. Ce n’est que lors de ses premières expériences de travail qu’elle franchit les frontières du vieux continent.
Dès le lycée, Laure se met en quête d’un métier porteur d’utilité sociale, et qui puisse s’exercer à l’étranger. Le bâtiment lui semble un secteur porteur et concret. La bachelière déménage à Bordeaux pour poursuivre ses études. Après une première année en IUT Génie Civil avortée, Laure réussit brillamment un BTS Bâtiment. Elle rêve d’un tour du monde à la découverte des innombrables manières de construire. Lorsqu’un de ses colocataires lui évoque l’existence d’une formation post-Master urgentiste et infrastructure, c’est une révélation, qui l’entraine à poursuivre des études jusqu’au grade de Master. Insérée dans une entreprise générale de construction pour laquelle elle conduit des travaux pendant trois ans, elle obtient près d’Angoulême un diplôme d’ingénieur Bâtiment et Travaux Publics par apprentissage. Elle termine son cursus en 2016 avec un Mastère Spécialisé Urgentiste Bâtiment et Infrastructures à l’École Spéciale des Travaux Publics à Paris. L’année se divise entre six mois de cours et six mois de stage, qu’elle réalise à la Fondation des Architectes de l’Urgence (FAU) et participe à une première mission de reconstruction au Népal pendant cinq mois.
Le stage s’étant transformé en CDI, Laure est actuellement employée de la Fondation. Intégrée dans une petite équipe (3 à 5 personnes travaillent au siège à Amiens), elle se décrit « polyvalente » et « support des missions ». L’ingénieure participe à la supervision des plans des constructions en cours, répond aux questions et aux attentes des expatriés, et facilite leurs déplacements. Elle travaille aussi sur la communication de la FAU, intervient dans des formations et dans l’organisation de concours (le dernier en date porte sur du mobilier parasismique). Il lui arrive d’être « déployée » rapidement sur certains chantiers, comme à Haïti, où elle est intervenue en renfort pendant trois semaines, ou au Népal, pour renouveler l’équipe locale. Sa connaissance de l’ensemble des projets, des lieux et des partenaires lui permet d’agir ponctuellement et efficacement sur les terrains. Son rôle ne se limite pas à l’urgence, mais aussi à la rédaction de projets de développement, et à l’élaboration de futures actions. Consciente que son niveau de rémunération est un peu moins élevé que celui d’autres ingénieurs de son école, Laure, encore jeune diplômée, assume sa position et son mode de vie actuel car il est en accord avec ses valeurs.