Un centre agricole dans un écrin de nature
La Zambezi River House est construite au bord du fleuve Zambèze qui délimite la frontière entre la Zambie et le Zimbabwe. La maison se situe…
Marie-Hélène Contal est architecte DPLG et diplômée de l’Institut d’Études Politiques de Paris. Après un premier livre sur la naissance des villes d’eaux et l’architecture thermale en 1983, elle rejoint la revue Archi-Créé en tant que critique d’architecture et de design. Sa génération de diplômés des années 1980 est témoin d’une diversification du métier d’architecte et de l’intérêt nouveau porté au design, à l’objet industriel, à la maîtrise d’ouvrage. Marie-Hélène Contal intègre en 1993 le cabinet du secrétaire d’État chargé des Grands Travaux, Emile Biasini, lors du deuxième mandat du Président François Mitterrand. Elle découvre de l’intérieur le fonctionnement de l’État, de la commande publique, de la production de projets de toutes tailles, et suit le dossier de la Cité de l’Architecture & du Patrimoine à Paris. Nommé directeur de sa préfiguration, Jean-Louis Cohen l’invite à rejoindre l’équipe de préfiguration, en tant que directrice adjointe d’un des futurs départements de la Cité : l’Institut Français d’Architecture (IFA).
Marie-Hélène Contal établit une veille critique sur l’architecture et l’urbanisme du développement durable en Europe et dans le monde. Elle coordonne dès sa création le Global Award for Sustainable Architecture, fondé par l’architecte et professeur Jana Revedin, avec la Cité de l’architecture. Depuis 2006, cinq lauréats sont désignés chaque année. Leur réunion dans la Global Award Community constitue peu à peu une scène, un laboratoire expérimental qui étudie l’ensemble des grandes transitions, remet en question modèles économiques, rapports avec les pays émergents et démarches architecturales. En 2014, l’exposition « Réenchanter le monde » réunit quarante architectes lauréats du prix et remporte un large succès auprès du monde professionnel et du grand public. Marie-Hélène Contal, commissaire de l’exposition, propose un tour du monde vivifiant dans un ouvrage qui met en avant les innovations, les rapports sociaux, l’attention aux ressources naturelles et les transformations des pratiques internationales à l’œuvre.
Nombre de points communs réunissent ces architectes et les distinguent. Parmi eux, d’abord, leur aisance avec la mondialisation. La force des architectes issus de pays émergents est de posséder une double culture qui leur permet de naviguer entre leur propre culture et les codes et standards occidentaux. Beaucoup, ensuite, ont perdu l’illusion des années 1980 de la quantité, et placent au cœur de leurs actions la rémanence, la qualité des projets, la nécessité de former et transmettre. Enfin, ils fabriquent des « processus », et non des « objets finis », des produits. Chaque démarche peut en effet être lue comme un système d’acteurs, agencé de sorte qu’un projet intelligent et de qualité émerge de son organisation. Patrick Bouchain et Teddy Cruz agissent surtout à l’échelle politique, juridique et urbaine. Philippe Madec et Thomas Herzog plutôt au niveau technologique et ingénierie. Ainsi l’architecture internationale considérée comme « l’architecture d’exportation mondiale, les produits détachés de tout réel besoin » est aux antipodes de ce que « Réenchanter le monde » présente au travers des processus expérimentaux : « On n’exporte pas un processus comme un produit, par contre on peut échanger et transposer des processus ».