Aborder un sujet telle que la rémunération n’est jamais chose aisée, surtout lors d’un entretien d’embauche. Je suis moi-même très réticent à l’idée de parler d’argent avec mes interlocuteurs, et pourtant il faut se faire violence car cela est essentiel. C’est d’ailleurs souvent un moyen pour les recruteurs de tester les candidats.

Je conseillerais de ne pas aborder le sujet en premier, mais plutôt d’attendre simplement que la question vienne de la part du recruteur. Si celle-ci n’est pas posée lors du premier rendez-vous, cela devrait signifier qu’un second entretien est à prévoir. Vous pourrez ainsi vous préparer davantage pour aborder cette question toujours un peu délicate.

Avant toute chose, il faut savoir ce que l’on veut en terme de rémunération tout en ayant conscience du marché. Un jeune diplômé ne pourra pas solliciter un salaire exorbitant au vu de sa courte expérience, mais il ne faudra pas non plus se montrer désespéré et accepter n’importe quel salaire (même si financièrement c’est pas la joie en ce moment pour vous). Vos compétences valent un certain prix, mais vos motivations en valent également. C’est d’ailleurs en prouvant que votre marge de progression et d’impact sur l’entreprise est suffisamment grande que vous arriverez à obtenir le maximum. Ayez simplement confiance en vous et en vos qualités. N’oubliez jamais que si vous êtes à cet entretien, c’est que votre profil a, au minimum, retenu l’attention.

Il y a également des choses à ne pas faire, comme par exemple gonfler ses précédents salaires. Au vu de l’accessibilité des informations aujourd’hui, il sera très simple pour le recruteur de vérifier vos propos s’il a un doute. Un simple coup de fil et votre profil peut être mis à l’écart. Qui plus est, le recruteur pourrait passer le mot à d’autres professionnels évoluant dans les mêmes sphères, et vous seriez « blacklisté » dans d’autres entreprises.

Afin de bien négocier une fois que le sujet est abordé franchement, et que l’offre de rémunération annuelle est en dessous de vos attentes, essayez d’évoquer le sujet en terme de salaire mensuel. Le montant mentionné sera moins impressionnant et peut-être que le recruteur sera plus facile à convaincre.

Si vous sentez que l’entretien se déroule de la meilleure des manières, que vous êtes 100% confiant quant à vos aptitudes et compétences, et que seule la question du salaire vous pose problème, annoncez clairement des objectifs que vous serez en mesure d’atteindre pour faire « monter les enchères ». En revanche, il sera impératif que vous prouviez que vous êtes capable d’atteindre ces résultats, et cela passe par des exemples concrets voire chiffrés que vous avez obtenu lors de vos précédentes expériences.

Toutefois, si vous n’arrivez pas au salaire que vous convoitez, acceptez une rémunération effectivement plus bas, mais posez certaines conditions, notamment une revalorisation salariale si vous atteignez des objectifs établis conjointement.

Il n’y a pas vraiment de secret en réalité pour bien négocier. La meilleure façon d’argumenter, c’est de démontrer que le fait de vous recruter va apporter une réelle plus-value à l’entreprise, que ce soit une langue étrangère, un carnet d’adresses, une expertise dans un domaine particulier. Et même si l’on n’atteint pas le salaire que l’on souhaitait au départ, réfléchissez à ce que ce poste peut vous apporter sur du plus long terme. Peut-être qu’après cette expérience, vous pourrez vous vendre plus cher auprès d’une autre entreprise.