Un musée dédié à la médecine chinoise traditionnelle
L’agence de Chendgu, Muda Architects, a achevé la construction d’un musée consacré à la médecine chinoise traditionnelle à Tianfu. Situé au bord du lac Huitong,…
Alors que ses parents agrandissent la maison familiale, Aurélien Pasquier observe avec intérêt l’architecte chargée du projet à l’œuvre : conversations, dessin de plans, utilisation de rotrings… L’envie du métier naît et se confirme au collège lors du stage en entreprise réalisé chez Jean-Pierre Ceccaldi. Étudiant à l’école d’architecture de Paris Villemin, il se prête à la pratique : en répondant fictivement à la commande d’un proche, il conçoit en quatrième année d’études une maison de retraite. En 2001, encouragé par le professeur Daniel Guibert, ce projet devient son sujet de diplôme.
Aurélien Pasquier ponctue ses études de voyages familiaux – Italie, Espagne, Allemagne – et personnels : « je me suis toujours arrangé pour partir de Paris pendant les vacances ». À partir d’un job d’été de serveur à Londres, il accède à des chantiers de construction. Engagé auprès de l’association Concordia, il œuvre à des travaux humanitaires au Kenya et au Groenland. Ces expériences dépaysantes apportent pour son âge et son niveau de connaissance des avantages inédits : formation à la construction, ouverture d’esprit, rencontres de volontaires internationaux, pratique de l’anglais, occasion de voyager loin, le tout pour des frais raisonnables. En parallèle du diplôme il réalise un stage à Genève chez BRS architectes, et complète sa formation par un DESS « Ingénierie de la maîtrise d’œuvre architecturale, aménagement et urbanisme », se rapprochant ainsi d’acteurs connexes au métier d’architecte (économistes, avocats, ingénieurs, chercheurs). À sa sortie d’études il travaille pendant un an aux Ateliers Jean Nouvel puis à la SCAU. En 2004 et parce que c’était un rêve en gestation depuis des années, Aurélien Pasquier cesse son activité chez SCAU et débute un voyage en solitaire vers l’Asie – Europe de l’Est, Russie, Japon. Son épopée extraordinaire l’amène progressivement au statut d’expatrié en Chine, à la création puis à la direction de l’agence Jacques Ferrier Architectures à Shanghai. Revenons sur les étapes déterminantes de sa trajectoire.
Après avoir « changé les baskets par des vraies chaussures, et les t-shirts par des chemises », Aurélien Pasquier trouve un emploi à l’agence française Architecture Studio Shanghai qui marque son CV. Il revient quelques temps à Paris pour travailler chez Hubert & Roy architectes et accepte peu après un poste chez Jacques Ferrier au moment où, coïncidence heureuse, l’agence remporte le concours pour réaliser le Pavillon France de l’Exposition Universelle de Shanghai en 2010. Les expériences internationales de l’architecte et les intérêts de l’agence sont vite croisés : Aurélien Pasquier supervise les phases d’études puis le chantier de cet exceptionnel projet. Peu de temps après le succès du pavillon, et le marché économique chinois favorable, Jacques Ferrier le charge de créer une agence à Shanghai. Initiée à l’aide d’une architecte chinoise sous le statut de représentation commerciale, la nouvelle agence prend de l’envergure en gagnant des concours, et devient WFOE (Wholly Foreign Owned Enterprise). L’agence emploie actuellement 15 personnes dont 12 architectes. Tous ont des expériences internationales et parlent parfaitement l’anglais. Être agence étrangère, au-delà des faits, est une stratégie face à la concurrence : « si les clients viennent nous trouver, c’est pour trouver une offre différente. »