Un centre agricole dans un écrin de nature
La Zambezi River House est construite au bord du fleuve Zambèze qui délimite la frontière entre la Zambie et le Zimbabwe. La maison se situe…
Suite du Portrait…
Oui, j’y suis resté deux ans. La première année, j’ai beaucoup travaillé à l’analyse et au diagnostic urbain. En France, j’ai appris qu’il fallait passer par toute une étude des problématiques avant de réaliser un projet. C’était un peu dur, car je ne maîtrisais pas encore bien la langue. Comme je travaillais parallèlement à mes études chez Hippopotamus, une chaîne de restauration spécialisée, il y avait toujours des étudiants qui étaient d’accord pour m’aider, pour m’expliquer des mots. Parfois, ils s’arrachaient les cheveux ! Je leur disais par exemple : « sympathique » ça ne veut pas dire la même chose que « gentil », non ? car une personne peut être sympathique et méchante à la fois tandis qu’une personne définie comme étant « gentille », reste « gentille », car c’est une caractéristique constitutive de son identité. En fait, ça devenait un jeu et mes collègues aussi étaient surpris de découvrir plein de choses sur leur propre langue. Je leur dois beaucoup, car c’est grâce à ces moments passés ensemble, que j’ai pu progresser si vite pour obtenir mon diplôme d’architecte dplg avec les félicitations du jury en 2004.
J’ai enchaîné par un stage de quelques mois chez Nicolas Michelin, mais à l’automne, j’ai préféré reprendre mes études. J’ai suivi un Mastère Spécialisé à l’École Spéciale des Travaux Publics (ESTP) sur le Management des Entreprises de Construction.
Il existe une grande différence entre la France et la Chine dans la gestion du projet : c’est la question du prix. En Chine, l’organisation découle du respect des délais tandis qu’en France, c’est le budget. C’est pourquoi cela me semblait important de bénéficier d’une formation adaptée dans ce domaine.
J’ai été recruté en tant qu’ingénieur de prix chez GTM (Grands Travaux de Marseille), une filiale du groupe, pendant deux ans. Puis, je suis devenu ingénieur travaux. J’ai notamment travaillé à la construction de la tour Granite à la Défense, le siège de la Société Générale, un très gros projet de 69000m. Actuellement, je suis responsable du clos et couvert d’un bâtiment universitaire dans le cadre de la réhabilitation et de l’aménagement de l’Université de Tolbiac. C’est une construction qui s’avère très complexe en raison du contexte. La structure du bâtiment repose sur des boîtes à ressorts qui permettent d’absorber les vibrations du TGV. C’est très compliqué à mettre en place, notamment l’étanchéité.
Mes employeurs ont vraisemblablement considéré que je serai le bon interlocuteur pour l’ensemble des acteurs concernés. Mon expérience professionnelle m’a appris à assurer l’interface pour les architectes, les ingénieurs, les entreprises, et même pour les particuliers puisqu’en parallèle de mon travail chez Vinci, je développe mon activité en tant qu’architecte libéral.
Je pense monter une structure en tant qu’indépendant oui, c’est certain, mais je ne sais pas si cela prendra la forme d’une agence d’architecture traditionnelle. Pour ma part, je ne me considère pas comme un architecte de conception, mais de réalisation. Et je me rends bien compte que dans ce domaine, il y a de réels besoins, même pour les architectes. Certains d’entre eux ont encore du mal à comprendre pourquoi la forme de leur projet va évoluer pendant les phases de réalisation. Dans ce domaine, j’ai un vrai savoir-faire dont je pourrais faire bénéficier autant les architectes, que les bureaux d’études, les entreprises et les particuliers. Reste à définir les modalités du type de prestations que je pourrais proposer.
À Paris, j’ai une clientèle chinoise de particuliers. Je conçois des réaménagements d’appartements, de restaurants. Je les accompagne aussi lors de leurs achats immobiliers afin qu’ils puissent évaluer précisément le montant et la durée de leurs travaux, ou définir s’il n’existe pas de vice caché. En Chine, j’ai conçu un immeuble de 1 350 m², actuellement en phase de construction. C’est mon frère qui suit le chantier quotidiennement que je supervise grâce aux photos qu’il m’envoie. Mon immeuble n’a rien de clinquant. Il est fonctionnel et bien conçu jusque dans ses moindres détails. Les appartements sont traversants, j’ai augmenté le nombre de fenêtres mais réduit leurs dimensions afin que la ventilation soit meilleure. En Chine, dans ma région, il n’existe le plus souvent qu’une seule grande fenêtre par appartement, ce qui engendre des problèmes de sécurité et d’isolation thermique. En fait, ce qui compte pour moi, ce n’est pas de faire de la grande architecture, mais de la bonne architecture, en France comme en Chine.
Le bâtiment sous toutes ses formes.
Les architectures de Jean Nouvel, de Nicolas Michelin.
Un pays dans lequel je me sens bien.
Pour l’instant, je reste en France, mais à terme je souhaite rentrer en Chine.