Jusqu’à présent, les espaces de coworking étaient aménagés dans des bureaux au coeur des grandes villes. Selon une étude de Cushman & Wakefield, les villes de Londres et New-York représentent à elles seules 22 % du stock mondial de bureaux partagés en nombre de mètres carrés. Cependant, ces espaces de travail flexibles ne représentent encore qu’1 % du stock mondial de bureaux. Comment le coworking va-t-il se développer dans le monde post-Covid ?

Selon un rapport publié par Regus, le coworking de demain trouvera sa place en périphérie des grandes villes. En effet, les principaux employeurs, dont les sièges sociaux sont situés dans les métropoles, ont adopté le télétravail et plébiscitent la flexibilité pour leurs équipes. Ces nouveaux espaces « satellites » apporteraient donc une double réponse : le bien-être des salariés qui travailleraient proche de leur domicile et la protection de l’environnement en limitant au maximum les déplacements.

Un bureau en open space situé en périphérie de ville pourrait faire économiser, en moyenne, 7 416 heures par an aux salariés en réduisant leurs temps de trajets. Ce gain de temps aurait un impact bénéfique sur la fatigue et permettrait de passer plus de temps en famille. La réduction des émissions de carbone serait également significative, puisqu’elle éliminerait 118 tonnes de CO2 chaque année. Au total, l’augmentation des espaces de coworking suburbains permettrait d’économiser 2 560 000 tonnes de CO2 à l’échelle mondiale, ce qui équivaut à 1 280 vols Londres- New-York.


Le deuxième site de Fosbury & Sons, dans la banlieue bruxelloise de Boitsfort

Les entreprises prennent ce sujet très à cœur car l’intérêt porté à la santé de leurs salariés et les enjeux environnementaux sont des facteurs de différenciation majeurs pour les consommateurs.

Ces nouveaux espaces de coworking pourraient être exploités directement par les entreprises ou par des sociétés prestataires. Industrious, une société de coworking américaine, s’est développée loin des hypercentres dans des lieux comme le centre commercial Short Hill dans le New Jersey, Broadway Plaza à Walnut Creek en Californie, ou encore dans le centre commercial Scottsdale Fashion Square en Arizona. Certaines entreprises peuvent elles-mêmes devenir prestataires comme Staples, la société de fournitures de bureau qui héberge des marques tierces depuis 2016. La société lancera cette année Staples Connect une marque dédiée aux services d’hébergement dans six magasins du Massachusetts.

Industrious s’est implanté sur le site d’un ancien Barney’s à l’intérieur du Scottsdale Fashion Square Mall en Arizona.

Lors des Frame Award 2020, le sujet du coworking de périphérie a été abordé et un atelier a été consacré à la pertinence du maintien des bureaux centralisés. Il est sorti de cette réflexion que la meilleure alternative serait la création d’espaces de travail plus proches des lieux de vie des salariés.

Ce changement redessinera la façon de penser les programmes de développement de bureaux. Les noyaux urbains conserveront des espaces de coworking, comme le préconisent WeWork et Spaces, mais des unités à plus petite échelle verront le jour dans des espaces alternatifs en périphérie, certainement moins glamour, mais avec bien plus d’avantages pour les utilisateurs.