Vers de nouveaux modes de management
Avec la crise du coronavirus, toutes nos habitudes ont été chamboulées du jour au lendemain. Nous sommes sortis brutalement de notre routine professionnelle confortable, devant…
Face à la propagation du coronavirus, on a pu constater une pénurie d’équipement de protection individuelle dans de nombreux pays, dont la France. Avec le déconfinement le port du masque devient obligatoire ou fortement recommandé. Afin d’augmenter la production de ces précieuses protections, les professionnels du matériel médical ne sont plus les seuls à répondre à l’appel.
Le secteur du meuble s’engage aussi en adaptant ses lignes de montage à la fabrication d’écrans faciaux surtout dans les pays qui sont dépendant de la production internationale et sont donc confrontés à des difficultés importantes de livraison. Voici quelques exemples d’entreprises qui se sont montrées solidaires dans la production de masques.
Afin de protéger sa main d’œuvre contre le virus, la société Wilkhahn, fabricant allemand de mobilier de bureau, a pris les choses en main. Alors qu’une grande partie des employés travaillent à domicile, la production est toujours en activité. L’entreprise s’est lancée dans la conception de masques en interne, pour protéger l’ensemble des salariés. Ainsi, les espaces de travail habituellement consacrés à la fabrication de meubles, font aujourd’hui office d’ateliers de couture pour produire des masques en tissu, tandis qu’une autre équipe fabrique des écrans faciaux grâce aux techniques d’impression 3D.
Michael Englisch, directeur de la conception et Carsten Gehner, directeur du développement, conçoivent des écrans faciaux avec un biopolymère à base de lignine pouvant être recyclé biologiquement et « pratiquement du jour au lendemain » affirment-ils. Bien que ces masques et écrans ne conviennent pas aux professionnels de santé, ils contribuent néanmoins à assurer la sécurité des employés de Wilkhahn.
« Notre réaction à l’épidémie a été de répondre de façon solidaire» affirme Jesus Llinares, PDG du fabricant de meubles espagnol Andreu World. « Nous avons conçu 12 000 masques destinés aux entités locales autour de notre usine dans la municipalité de Valence. Ce matériel de protection était destiné aux bénévoles, aux organismes locaux, aux fonctionnaires et aux personnes travaillant dans les centres de santé. » Andreu World produit des masques en tissus hydrofuges et imperméables. « Les employés de la marque voulaient apporter leur aide pour protéger les communautés locales » relate le PDG.
Situé en Espagne, l’un des pays les plus touchés d’Europe, l’entreprise Nagami Design a elle aussi mis sa production de meubles en veille, pour fournir l’hôpital de la ville en boucliers de protection, imprimés en 3D. Grâce à une technologie d’extrusion robotisée, l’entreprise peut imprimer 500 masques par jour, soit un toutes les 5 minutes.« L’impression 3D s’est imposée comme l’outil ultime pour la fabrication locale, réduisant la chaîne de production au strict minimum », expliquent les fondateurs de Nagami Design. Avec l’urgence sanitaire du COVID-19, cette technologie offre la possibilité de produire efficacement des outils abordables, aujourd’hui essentiels dans la vie de tous les jours.
« Il s’agit incontestablement du défi le plus important auquel nous ayons été confrontés en tant que concepteurs et fabricants, mais c’est aussi la meilleure utilisation possible de la technologie actuelle du design » poursuivent-ils. L’entreprise prévoit d’étendre ses efforts pour aider d’autres villes comme Madrid ou encore La Rioja.
Au sein de l’usine de Ginosa de la marque italienne Natuzzi, les postes de travail normalement utilisés pour la découpe et la couture de tapisserie en cuir, sont désormais dédiés à la production de masques chirurgicaux certifiés. Il n’aura fallu que trois semaines à Natuzzi pour créer une ligne de production conforme à toutes les réglementations de l’Institut national italien de la santé.
Des dispositifs de sécurité, nécessaires pour réduire la contamination, ont été installés. Une machine dédiée à l’assainissement final des masques faciaux a également été ajoutée à la chaîne de production existante. Plusieurs milliers de masques sont produits chaque jour et donnés aux hôpitaux locaux, au département de la protection civile et à la police.
Dans un effort commun pour augmenter la disponibilité des équipements de protection individuelle (EPI), 40 entreprises de Yecla, municipalité située à l’est de l’Espagne, ont consacré leurs sites à la fabrication de masques, de blouses et de couvre-chaussures. Après avoir tout d’abord fermé son usine pendant le confinement, la marque de meubles Sancal a rouvert pour produire des masques faciaux avec l’aide de bénévoles de leurs départements de coupe et couture.
Les marques de mode ont également réorganisé leurs ateliers et leurs usines pour fabriquer des équipements de protection. Des masques chirurgicaux, du savon, mais également un financement important de matériel médical, tel est le mantra des maisons de luxe comme Hermès, Prada, Louis Vuitton ou Yves Saint Laurent.