• Kiki Smith, Monnaie de Paris, jusqu’au 9 février 2020

L’exposition Kiki Smith à la Monnaie de Paris, est exceptionnelle à plus d’un titre. Elle l’est déjà parce que l’institution, qui nous proposait une programmation originale et pointue, a annoncé qu’elle serait la dernière, tout du moins sous cette forme. Elle l’est aussi par l’ampleur de cette présentation monographique consacrée à l’artiste d’origine allemande, vivant à New York. L’exposition rassemble une centaine d’œuvres du début des années 1980 à nos jours. Elle met en valeur la diversité des médiums maitrisés par Kiki Smith, comme le verre, la tapisserie, la porcelaine, le bronze, le plâtre, la cire, le papier, …. Le parcours met en valeur les centres d’intérêt de l’artiste, comme le corps humain, la femme, l’enfance – et plus particulièrement les souvenirs de la sienne, le cosmos, la relation avec la nature, la mort, la religion…

Dans son œuvre, Kiki Smith oscille entre le végétal et le viscéral, entre le microscopique et le cosmologique, entre le féminin et le masculin, entre l’enfance et l’adulte, entre le spirituel et le corporel, entre le décoratif et l’artistique, entre l’humain et l’animal. Elle convoque dans son répertoire aussi bien des personnes de son entourage que des grandes figures bibliques ou des personnages de contes. Elle recherche une unité, une harmonie, un dialogue apaisé. Dans le même esprit, les œuvres ne sont pas présentées selon un parcours chronologique ou thématique mais plutôt de façon à s’interpeller, à s’entrechoquer et à s’entrecroiser.

Nous sommes transportés dans l’univers de Kiki Smith, séduits par son incroyable habilité à faire vibrer la matière et complètement envoûtés par ses œuvres si humaines, charnelles, oniriques, féministes, féeriques et touchantes.

Untitled III, Upside down body with beads, 1993; Usher with Handkerchief, 2003; Blue girl, 1998; motif repris dans la scénographie,; Sky, 2012; Rapture, 2001; Kiki Smith Gallery.

• Greco, Galeries Nationales du Grand-Palais, jusqu’au 10 février 2020

Le Grand Palais met en avant l’artiste crétois Domínikos Theotokópoulos, dit Le Greco. L’exposition monographique permet de découvrir l’évolution stylistique du peintre, dernier grand maître de la Renaissance qui fait le lien avec le Siècle d’Or espagnol. Le parcours est chronologique, mais se veut également thématique et analytique. Nous découvrons ainsi Le Greco à Candie, actuelle Héraklion, en Crète où il se forme dans la tradition byzantine des icônes. Il rejoint Venise rêvant de gloire et de reconnaissance. Il découvre les couleurs de Titien, le style dynamique de Tintoret, les perspectives de Bordone, et le clair obscur de Bassano.

Cependant la concurrence est rude et les artistes nombreux à Venise. Il tente sa chance à Rome, où il parfait son apprentissage. Il pratique essentiellement sur panneau de bois, dans la tradition des peintures d’icônes et ne maîtrise pas la peinture à fresque. Il ne reçoit donc pas de commandes de grands décors. Le Greco assoit cependant sa réputation à la fois de portraitiste mais aussi de personnage arrogant et difficile. Il ne réussit pas à se démarquer en Italie, dans un milieu trop concurrentiel, où il demeure un étranger.

Vers 1576, il répond alors à l’appel de Philippe II, roi d’Espagne, qui cherche des peintres pour décorer le monastère de l’Escorial. Il s’installe à Tolède, propose des œuvres au roi et au chanoine de la cathédrale. Il peint également pour une clientèle lettrée. Le développement de la dévotion privée lui assure des commandes à tel point qu’il ouvre un atelier pour y répondre. Comme c’est le cas dans la production d’icônes, il n’hésite pas à varier autour d’un motif et à en proposer plusieurs alternatives. En travaillant ainsi en vase clos, en s’auto-citant et en imposant un langage qui lui est propre, il s’isole des autres artistes contribuant à faire de lui un éternel inclassable. Lorsqu’il meurt dans son fief de Tolède, il n’a pas de filiation directe; son oeuvre originale ne trouve pas d’échos parmi les peintres du début du XVIIème siècle. Cependant il séduira les artistes de la modernité, Cézanne notamment pour le travail sur la série et pour la déconstruction de l’image ou encore Picasso qui s’en inspirera pour sa période bleue et même le cubisme.

Le parcours est intelligent et nous permet de comprendre ce qui est en jeu dans l’œuvre de Greco. Nous percevons son originalité, nous sommes frappés par l’intensité des couleurs, par son approche des corps et de l’espace. Chez Greco, c’est l’image, sa force et sa sensation qui priment plus que la représentation. Cela en fait un peintre hors du temps, intemporel et moderne.

Saint Martin et le mendiant, 1597, National Gallery of Art, Washington; L’agonie du Christ au jardin des oliviers, 1590, Toledo museum of art; La Vierge Marie, 1590, musée des Beaux-Arts de Strasbourg; Portrait du Cardinal Nino de Guevara, 1600, Metropolitan
Museum of Art, New York; Jeune garçon soufflant sur une braise, 1569, collection Colomer, Madrid; L’ouverture du cinquième sceau, 1610, Metropolitan Museum of Art, New York.

• Chine, 1948-1949 | 1958, Fondation Henri Cartier-Bresson, jusqu’au 9 février 2020

La fondation Henri Cartier-Bresson s’intéresse aux liens entre la Chine et le photographe. Le 25 novembre 1948, le magazine Life commande à Henri Cartier-Bresson, alors en voyage en Asie, un reportage sur l’arrivée des troupes maoïstes à Pékin, enclave nationaliste. S’il pensait rester deux semaines, il restera dix mois en Chine, principalement autour de Shanghai. Il est le témoin notamment de la chute de la ville de Nankin, des pèlerinages bouddhistes de Hangchow avant d’être bloqué à Shanghai, sous contrôle communiste, pendant quatre mois. Il peut quitter la Chine quelques jours avant la proclamation de la République Populaire de Chine, le 1er octobre 1949. Pendant son long séjour, il est plutôt libre de ses prises de vues. Il relate la mise en place du nouveau régime tout en témoignant du mode de vie chinois traditionnel. Ses photographies sont publiées dans Life mais également dans plusieurs magazines internationaux d’actualité. Elles rencontrent un vrai succès et se révèlent être un moment fondateur de l’histoire du photojournalisme. En 1947, Henri Cartier-Bresson avait d’ailleurs co-fondé l’agence Magnum en ayant l’ambition de partager des images moins tape à l’oeil, ne reposant pas sur l’événementiel mais sur l’humanisme et la poésie. Ces préceptes sont présents dans les photographies exposées ici.


En 1958, pour les dix ans du régime maoïste, Henri Cartier-Bresson retourne en Chine. Cependant les mentalités ont changé et il doit être accompagné/ surveillé par un guide. Ses trajets sont programmés, les évènements qu’il visite sont sélectionnés et doivent glorifier les résultats de la Révolution : grands travaux, exploitations de pétrole, communes rurales modèles, complexes sidérurgiques,… Cependant il réussit à partager les aspects moins positifs du régime. Ce reportage sera à nouveau un grand succès de presse. Ainsi les clichés que Henri Cartier-Bresson partage contribueront à fixer l’image de la Chine maoïste dans notre imaginaire occidental. L’exposition est passionnante, elle nous parle de photojournalisme autant que de censure, d’art autant que d’histoire.

Défilé de célébration du 9ème anniversaire de la République populaire de Chine, 1958; Incitation à la production, 1958; Marchand de brosses, 1949; Parade contre l’inflation, 1949; Ancien eunuque du palais impérial, 1948; Pèlerinages bouddhistes de Hangchow, 1949; collection fondation Henri Cartier-Bresson.

• L’âge d’or de la peinture anglaise, de Reynolds à Turner, musée du Luxembourg, jusqu’au 16 février 2020

Le musée du Luxembourg propose, en collaboration avec la Tate Britain de Londres, une exposition consacrée à l’Âge d’or de la peinture anglaise, soit de 1760 à 1820 pendant le règne de Georges III. Son long règne favorise l’affirmation du pays sur la scène internationale, et ainsi une transformation de la société. Les peintres de cette génération recherchent une identité et un style purement britanniques. L’art sort de la sphère privée et devient public, notamment par la création de sociétés d’artistes et l’organisation d’expositions. La Royal Academy of Arts fondée en 1768 sur le modèle français témoigne de cette volonté de la part des artistes de s’affirmer comme un groupe uni et organisé. La clientèle des peintres se compose essentiellement de l’élite aristocratique et des nouvelles fortunes issues de l’industrie et du commerce. Les peintres s’adaptent et sont dépendants des caprices du marché de l’art et des modes. L’exposition nous détaille les évolutions du goût, liées à celles de la société et de la politique.
Le parcours de l’exposition est chronologique et nous propose sept étapes, qui tour à tour mettent en valeur une ou deux figures de la scène artistique. Nous débutons ainsi notre visite par les deux piliers de l’affirmation du style anglais, Reynolds et Gainsborough.

Ensuite, nous assistons au succès des portraits dans une société prospère qui mèneront au « conversation pieces », portraits de groupe souvent familiaux : l’espace privé gagne en importance pour cette génération qui a fait fortune grâce au développement économique de l’Angleterre. Cependant la nature est également un thème apprécié. Elle permet de s’éloigner de la représentation académique pour une approche plus subjective. De plus, ces sujets n’étant pas soumis aux attentes d’un commanditaire comme c’est le cas pour les portraits, l’artiste s’exprime plus librement. La vitalité de la peinture de paysage est renforcée par la pratique renouvelée de l’aquarelle, notamment chez Turner. L’exposition n’oublie pas l’Empire colonial de l’Angleterre et montre comment les conventions de la peinture ont été appliquées localement pour dévoiler les dures réalités du colonialisme.

Enfin l’exposition s’intéresse à la peinture d’histoire, genre boudé par la société britannique jusqu’à ce que le théâtre fournisse des sujets fantastiques ou dramatiques à des peintres comme Fuseli ou participe au goût pour le sensationnel qu’affectionne John Martin.
La sélection de tableaux est intéressante, aussi variée que peut l’être une production souvent redondante puisque assujettie à des effets de mode et à des commandes aux termes stricts. Nous comprenons la sensibilité britannique et surtout le lien avec les évolutions de la société. Cette exposition est une introduction plaisante à la peinture anglaise.

La destruction de Pompéï et d’Herculanum, John Martin, 1822; Tom Hayley sous les traits de Robin Goodfellow, George Romney, 1789; Miss Crewe, Joshua Reynolds, 1775; Couple de foxhounds, George Stubbs, 1792; Mrs Robert Trotter, George Romney, 1788. Tate Britain, Londres.

• Cruels objets du désir, Giacometti – Sade, Institut Giacometti, jusqu’au 16 février 2020

L’institut Giacometti nous fait découvrir les oeuvres de l’artiste suisse, librement inspirées par les écrits de Sade. L’exposition rassemble des sculptures, des photographies d’œuvres disparues et des carnets de dessins réalisés entre 1929 et 1934. Pendant cette période, Alberto Giacometti se rapproche pour un temps de la mouvance surréaliste. Lui et ses amis Georges Bataille, André Masson, Salvador Dali ou encore Luis Buñuel redécouvrent les textes du philosophe libertin, le marquis de Sade. Ce dernier les enchante par sa liberté de pensée et de ton. Giacometti qui s’attachait à reproduire des formes d’après nature,s’intéresse à la part du rêve et de l’inconscient dans la création. Dans ses carnets, on déchiffre des références à Sade. Il esquisse également des croquis de sculptures à forte charge érotique : organes sexuels simplifiés, mises en scène assez violentes,… Dans ses sculptures, il propose des représentations symboliques évoquant la pénétration, le viol, voire même le meurtre, jouissance ultime du plaisir sadien, qui fait coïncider le plaisir et la mort. Le corps est évoqué par des détails organiques, la sexualité est envisagée comme une lutte, une tension, une opposition entre les sexes. Il nomme cette série d’oeuvres Objets mobiles et muets: le double sens et l’humour noir sous-jacent sont proches de ceux des surréalistes et la forme appelle l’abstraction sans non plus y basculer complètement. Cependant dans ces œuvres, si la confrontation est suggérée, elle n’éclate pas. Il y a une tension palpable, presque frustrante qui marque la limite entre fantasme et réalité. Cette production peu connue de Giacometti et son sous-texte sadien permettent une approche vraiment originale de l’artiste, loin de l’idée que nous pouvons nous faire de lui. Nous découvrons une nouvelle facette. L’exposition n’est pour autant pas scolaire et laisse la place à la déambulation et à la contemplation loin de tout discours. Cette petite exposition est également l’occasion de découvrir le charmant hôtel particulier classé de style Art Déco qui abrite l’institut.

Femme tenant l’objet désagréable, Man Ray, 1931; Boule suspendue, Alberto Giacometti, 1930; Femme égorgée, Alberto Giacometti, 1933; Homme étranglant une femme, Alberto Giacometti, n.d.; Institut Giacometti; Homme et femme, Alberto Giacometti, 1928, Musée national Georges Pompidou.

• Luca Giordano, le triomphe de la peinture napolitaine, Petit Palais, jusqu’au 23 février 2020

Dans le cadre de sa saison napolitaine, organisée avec le musée de Capodimonte à Naples, le Petit Palais nous invite à une rétrospective consacrée au peintre du XVIIème siècle, Luca Giordano. Quatre-vingt dix œuvres, des tableaux, dont certains au format monumental, et des dessins, nous permettent de découvrir le peintre napolitain mais également certains de ses contemporains. Le parcours de l’exposition est chronologique. Nous voyons Giordano gagner en dextérité et en renommée tout en restant perméable aux courants stylistiques de son époque. Il se forme à Naples en observant les oeuvres de Jusepe de Ribera dont il emprunte la maitrise du ténébrisme. Il copie Raphaël, Titien, Dürer. Dans le cadre de sa formation, il part à Rome où il découvre les formes et couleurs baroques. Il est très marqué par Peter Paul Rubens et Pierre de Cortone. Il s’éloigne alors du naturalisme et privilégie un style clair, lumineux et dynamique, parfaitement adapté aux grandes compositions décoratives ou religieuses. De retour à Naples, il assoit sa réputation et reçoit de nombreuses commandes, d’églises napolitaines mais aussi de toute l’Italie. Il alterne entre toiles d’autel monumentales aux compositions baroques, tableaux de plus petit format aux sujets tourmentés ou sensuels. L’exposition s’intéresse aux différentes iconographies, en mettant en parallèle les propositions de Luca Giordano avec celles de ses contemporains.

Ainsi nous prenons conscience de l’évolution du baroque, du glissement au cours du siècle entre des sujets exclusivement religieux à des thématiques plus profanes. Il répond à l’appel de Charles II d’Espagne et entre 1692 et 1702, il réalise des décors pour le monastère de l’Escorial ou la cathédrale de Tolède. Avec lui c’est toutes les innovations du baroque romain qui traversent la Méditerranée. La tradition décorative espagnole privilégiait la mise en valeur des scènes sur les plafonds par des architectures feintes.

Giordano impose un style lumineux, aérien et insouciant de toute contrainte spatiale. Giordano rentre à Naples et répond à une dernière commande pour l’église des Girolamini. Ces tableaux ont un aspect non fini et une composition très libre pour qui la limite du cadre n’est pas une contrainte. Cependant le goût napolitain est en passe d’évoluer et le retour à un rendu plus naturel des expressions et à une plus grande clarté des formes est plébiscité. Luca Giordano décède trois ans après son retour à Naples. Ses œuvres sont présentes partout dans la ville; son influence sera encore déterminante sur les générations de peintres suivants dont certains ne viennent à Naples que pour admirer ses toiles. Son héritage dépasse le Seicento.

L’exposition nous plonge dans le XVIIème siècle napolitain. Elle nous parle intelligemment de la Contre-Réforme et du renouveau de l’iconographie religieuse. Elle nous brosse un portrait de la société italienne et nous relate des événements marquants comme la Peste de 1956. A travers la figure de Luca Giordano, c’est tous ses contemporains que nous observons. De plus, comme souvent au Petit Palais, la scénographie est étudiée. Elle rappelle l’architecture des palais, des églises, des salons, des oratoires ou pièces de réception qui accueillent d’ordinaire les oeuvres présentées. Les perspectives et ouvertures entre les salles sont pensées pour permettre aux œuvres de se parler. La lumière contribue également à une exposition maitrisée.

Sainte Lucie conduite au martyre, 1659, Museo e Real Bosco di Capodimonte; Saint Michel Archange chassant les anges rebelles, 1657, Chiesa dell’Ascensione, Naples; Enée rendu immortel par Vénus, 1685, Museo civile di Palazzo chiericati, Vicence; Madone au rosaire, 1657, Museo e Real Bosco di Capodimonte.

• Jules Adler, Musée d’art et d’histoire du judaïsme, jusqu’au 23 février 2020

Le Musée d’art et d’histoire du judaïsme accueille une exposition monographique consacrée à Jules Adler. Ce peintre de la fin du XIXème siècle a représenté les bouleversements de son temps, si bien que certaines de ses œuvres illustrent les livres d’histoire. Pourtant son nom est souvent méconnu. La rétrospective du MAHJ, avec près de 200 peintures, dessins, gravures et documents, est la première de cette envergure à lui être consacré. Jules Adler est un peintre naturaliste, dans la lignée des peintres de la réalité, initiée par Gustave Courbet. Dreyfusard, il adopte un point de vue très marqué, et s’intéresse aux figures du peuple: les ouvriers des manufactures et des mines, les travailleurs parisiens aux petits métiers de rue, les paysans, les marins, les personnes en marge. S’il était reconnu par ses pairs, à la fin de sa carrière, il se détache des avant-gardes et s’intéresse de plus en plus aux représentations du monde rural. La jeune génération l’oublie peu à peu.

Le parcours à tendance chronologique est en douze étapes et permet à chacune d’elle d’approfondir un thème. Rien que le sujet des sections est éclairant pour comprendre qui est Jules Adler: les années de jeunesse; son attachement à sa région natale, la Franche-Comté; son sujet de prédilection, les humbles; le monde des mines; l’affaire Dreyfus; la Première Guerre mondiale; la judéité d’Adler et son impact dans la perception du monde; les rues de Paris; les paysans et les marins; le chemineau (vagabond qui parcourait les campagnes en recherche d’emplois journaliers); la Seconde Guerre mondiale et l’internement d’Adler alors âgé de 75 ans et de sa femme. Enfin en conclusion, nous nous demandons si Jules Adler peut être considéré comme un peintre d’histoire, le genre par excellence en peinture jusqu’à la fin du XIXème siècle. Les tableaux de Jules Adler empreints d’humanisme sont touchants et puissants. A travers ses toiles nous découvrons le Paris et le monde des campagnes de la fin du XIXème siècle et nous posons un œil neuf sur des évènements historiques ou des luttes sociales emblématiques.

La grève au Creusot, 1899, musée des Beaux-Arts de Pau; Deuil en Limousin, 1931, musée de la Tour des Echevins, Luxeuil-les-Bains; Paris vu du Sacré-Coeur, 1936, musée des Beaux-Arts de Dole; Les Haleurs, 1904, musée de la Tour des Echevins, Luxeuil-les-Bains; Paysage de Paris, les fumées, 1924, musée des Ursulines, Mâcon.

• Picasso, Tableaux magiques, au musée Picasso, jusqu’au 23 février 2020

Le musée Picasso se penche sur les « tableaux magiques » de l’artiste espagnol. Entre 1926 et 1930, Picasso se consacre à un cycle d’œuvres bien distinct dans sa création. Il produit environ cent cinquante peintures, représentant essentiellement des têtes ou des corps féminins. Il expérimente, il élabore un système complexe de signes, il privilégie des lignes sinueuses qui créent des double profils, il permute les traits anatomiques,… Chaque œuvre semble découler de la précédente comme une pratique sous transe créatrice. C’est l’éditeur et critique Christian Zervos qui parlera de la production de cette période comme étant des «tableaux magiques», car créés selon lui par l’imagination d’un magicien capable d’influencer les pensées de celui qui regarde la toile. Le parcours est chronologique ; il retrace le travail de Picasso sur la période, explique les influences de chaque œuvre et détaille en parallèle les analyses et réactions du monde de l’art. Nous suivons au fur et à mesure des salles la pensée de Picasso, ses recherches et ses essais. Nous le voyons côtoyer le surréalisme, s’intéresser aux arts extras-occidentaux, multiplier les représentations de ses motifs fétiches. Nous ne pouvons qu’être fascinés, comme souvent avec Picasso, par sa puissance créative, son aptitude à renouveler les formes.

Tête de femme, 1929, Fondation Almine y Bernard Ruiz-Picasso, Madrid; Visage d’Arlequin, 1927, collection particulière; Tête, Marie- Thérèse, 1927, collection particulière; Dormeuse, 1927, Musée national Picasso-Paris; Scène de décollation, 1927, Musée national
Picasso-Paris; Femme à la collerette, 1926, Musée national Picasso-Paris; Nu sur fond blanc, 1927, Musée national Picasso-Paris.

Et à retrouver sur ArchibatMag:

Article rédigé par Amelie Hautemaniere – Photos de l’auteur.

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