Hong Kong, ville monde mêlant tradition chinoise et mode de vie occidentalisé est connue pour ses spectaculaires échafaudages en bambou. Ces structures légères et impressionnantes sont souvent enveloppées de tissus aux couleurs vives. Pouvant grimper jusqu’à 80 étages, les gratte-ciels semblent habillés de robes chatoyantes.

Le photographe de renommée internationale Peter Steinhauer, dont l’essentiel du travail se situe en Asie, a fait de ces échafaudages la pièce maitresse de son art. Il photographie ces installations démesurées en mettant l’accent sur la beauté de l’architecture en tant que processus de création plutôt que de mettre l’accent sur le produit fini. Pour lui, ce qu’il y a de plus beau réside dans ce qui précède la finalisation d’un projet.

Au lieu des structures en acier ou en aluminium, qui sont courantes en Europe, les échafaudages en bambou constituent la principale méthode de construction des gratte-ciels à Hong Kong. La ville est le dernier bastion des travailleurs maitrisant cette technique qui exerçaient jadis leur métier dans toute l’Asie.

En s’affranchissant des contraintes de sécurité, les équipes sont capables de construire jusqu’à 100 mètres carrés d’échafaudages en une seule journée. Ce maillage en bambou enveloppe les travaux de construction comme un squelette externe, lui-même recouvert de tissu pour empêcher les gravats de tomber dans les rues, lui conférant ainsi cet aspect de cocon.

Les immeubles achevés sont finalement cérémonieusement dévoilés, laissant apparaitre petit à petit leur transformation prolongeant cette métaphore du cocon où le bâtiment se métamorphose de chenille en papillon.

Publiés dans son livre « Cocons », ses photographies témoigne de sa fascination pour les édifices monumentaux. Passé du Vietnam à Hong-Kong, par Bali ou Borobudur en Indonésie, Peter Steinhauer se plait à capturer certains moments de vie ou à faire ressortir des concepts, notamment le « Number blocks », une série de clichés mettant en avant des grands immeubles colorés, au charme rétro même s’ils sont parfois vétustes.