La crise sanitaire a bousculé nos habitudes et nos modes de travail. La digitalisation des outils de travail, le déploiement des entretiens en visio-conférence et la généralisation du télétravail peuvent avoir des conséquences sur l’exercice d’un métier en lui-même. C’est ainsi que le reskilling, ou re-qualification, devient de plus en plus plébiscité par les entreprises.

En quoi consiste le reskilling ?

Le reskilling est le fait d’embaucher un candidat sur un poste pour lequel il n’aurait pas toutes les compétences requises au préalable, en se basant principalement sur son savoir-être et sa motivation. Dans un contexte professionnel où il est parfois difficile de dénicher de nouveaux talents dans certains secteurs, les recruteurs privilégient de plus en plus les candidatures atypiques qui reposent principalement sur la personnalité. On parle alors de soft skills (compétences douces) qui incluent notamment les capacités de communication, l’adaptabilité, le sens relationnel et le niveau de motivation.

Avec le reskilling, l’entreprise s’engage à financer la formation du nouveau collaborateur. Pour ce faire, elle peut s’appuyer sur la Préparation Opérationnelle à l’Emploi Individuelle (POEI). Ce dispositif permet d’accompagner le recruteur dans la formation d’un nouveau salarié par l’intermédiaire de Pôle Emploi, qui finance une partie du processus. Pour en bénéficier, le candidat doit obligatoirement être inscrit comme demandeur d’emploi.

Insuffler de la nouveauté

Pour rebondir au mieux et au plus vite après la crise du Covid 19, il s’avère nécessaire de repenser l’organisation du travail, les modes de management, les mobilités. Les critères de recrutement de demain seront eux aussi disruptifs. L’ensemble des métiers se digitalise et les savoir-faire valorisés évoluent. Les profils de candidats démontrant des fortes capacités d’adaptation et des compétences transversales sont de plus en plus recherchés. Le savoir-être prend le pas sur les compétences purement académiques.

Le reskilling présente l’avantage d’inclure une plus grande mixité de profils et de compétences au sein d’une équipe. Les entreprises mélangent ainsi les générations, les niveaux d’étude, les centres d’intérêt et les personnalités des collaborateurs, ce qui engendre une plus grande créativité tout en renforçant la productivité de chacun.

Revaloriser les métiers en interne

Avec le contexte économique actuel, les entreprises ne peuvent pas toujours miser sur de nouvelles embauches, car le recrutement représente un coût non-négligeable. Dans ce cas, il s’agit d’accélérer la transformation des métiers en interne. L’employeur peut ainsi miser sur le principe de l’upskilling, qui permet de faire évoluer les compétences d’un métier pour l’adapter au contexte professionnel actuel par le biais de la formation. Le reskilling, quant à lui, consiste à reconvertir les collaborateurs dont le métier actuel est menacé ou qui a subi des transformations trop importantes.

Afin de limiter les coûts engendrés par cette transformation, plusieurs solutions existent pour accompagner les entreprises. C’est le cas par exemple des Opérateurs de Compétence (OCPO) et de la convention du Fonds National de l’Emploi-formation (FNE). Dans le cadre de la crise du Covid-19 et du plan France Relance, le dispositif FNE-Formation est modifié de manière temporaire afin de « répondre aux besoins des entreprises en activité partielle ou activité partielle de longue durée, par la prise en charge de coûts pédagogiques » comme indiqué sur le site internet du Ministère du Travail.

Le reskilling s’inscrit dans une démarche forte d’intégration dans l’emploi. Il dynamise les parcours professionnels et l’implication des collaborateurs au sein de l’entreprise. Grâce aux aides gouvernementales et institutionnelles, la formation d’un nouveau collaborateur ou des équipes en place devient moins coûteuse et présente de nombreux avantages pour l’employeur par rapport à un recrutement conventionnel.