Normalement, les hôtels situés en centre-ville à Tokyo sont accessibles par une porte d’entrée repérable qui amène directement à un hall principal afin de procéder à l’enregistrement. Les clients se rendent ensuite dans les étages par un ascenseur, marchent dans des couloirs souvent peu éclairés, franchissent la porte de leur chambre, passent par un espace étroit devant la salle de bains puis découvrent enfin leur lieu de vie.

« Enveloppée de plusieurs couches, la chambre est tellement isolée que l’on se retrouve coupé de la ville de Tokyo et l’on se souvient juste quelle est la marque de l’hôtel dans lequel on séjourne. » affirment les architectes du studio Mont Fuji.

Afin d’éviter l’ennui et la monotonie des voyageurs qui se retrouvent dans les mêmes hôtels standards quelle que soit la ville, l’hôtel Siro a été pensé pour plonger le client dans le caractère unique de Tokyo. La conception du bâtiment reprend le principe des rues superposées, typiques de la ville, au sein même de l’hôtel. Chaque escalier extérieur qui relie les différents étages a été conçu dans un design différent, à l’instar de ceux que l’on trouve dans des villes vallonnées comme Nagasaki et Onomichi. Les escaliers mènent à des coursives en plein air, semblable à des loggias de grande longueur, installées en balcon sur la ville.

Les chambres sont directement accessibles depuis ces coursives. Elles comprennent un accès de type engawa, une bande de sol en bois suspendue typique du Japon, et une entrée doma, un espace ouvert entre l’espace public et privé, que l’on trouve dans les auberges traditionnelles japonaises. « En ouvrant les portes coulissantes de la chambre, on peut se délecter du paysage urbain du quartier Ikebukuro qui s’étend en contrebas, pour combler notre envie de flâner » ajoutent les architectes, qui décrivent l’hôtel Siro comme « un perchoir dans une ville que vous survolez, nichée dans son étreinte. »

Crédit photos : Ryota Atarashi
Architectes : Mont Fuji Architects Studio