« Quiet quitting » et « Act your wage », pourquoi cela inquiète-t-il les entreprises ?
En 30 ans, la proportion d’actifs français ayant le sentiment de donner plus qu’ils ne retirent de leur travail a quasiment doublé, passant de 25%…
Ça y est vous vous êtes lancé. Vous quittez votre emploi actuel en agence, vous décidez de vous mettre à votre compte, vous faites confiance à votre réseau. Bravo ! Cette décision n’est pas la plus simple, vous avez déjà du courage ! Il va vous falloir maintenant fixer vos tarifs, et ce n’est pas chose aisée lorsque l’on ne l’a jamais fait. Vous avez ainsi plusieurs méthodes pour définir le bon prix pour vos prestations. Est-ce que vous facturez un taux horaire ou une somme forfaitaire pour l’ensemble d’un projet ? Bien sûr, cela n’est pas gravé dans le marbre et pourra évoluer dans le temps et en fonction des projets.
Vendre ses services avec un taux horaire est le moyen le plus simple pour calculer ce que vous voulez gagner chaque année. À partir de là, vous décidez combien d’heures de travail par semaine vous devez effectuer et vous définissez quel taux horaire vous souhaitez appliquer.
En revanche, il y a certains aspects à considérer, notamment les vacances que vous envisagerez de prendre. Il faudra les inclure dans vos calculs et vous devrez donc augmenter votre taux horaire pour compenser ces périodes d’inactivité. Un conseil également : essayez de mettre de l’argent de côté. Ainsi, re-calculez votre taux horaire de manière à pouvoir épargner un peu.
Il faut savoir que fonctionner au taux horaire a tendance à vous faire gagner plus d’argent que si vous facturez par projet. Si un projet met 6 mois à se terminer, vous sous-estimerez probablement la charge de travail nécessaire. Si votre client apporte des modifications au projet, si il vous demande plus de travail, vous n’aurez pas à renégocier le montant de votre prestation, vous facturerez simplement les heures supplémentaires.
Fonctionner au taux horaire est aussi plus simple pour votre client pour mieux se repérer et bien appréhender le coût de votre travail. Cependant, pour éviter les mauvaises surprises et les désaccords, vous devez effectuer une estimation réaliste du temps que vous consacrerez à tel ou tel projet. Par exemple, votre client vous commande un logo et vous facturez 50€ par heure. En tant que graphiste compétent, vous connaissez les étapes de la création de logo, recherche, croquis, conceptualisation, propositions 1-2-3, ainsi que les allers-retours pour les possibles modifications du client. Votre client de son côté pensera que vous avez simplement lancé Illustrator et que vous avez conçu ce logo directement sur le logiciel. Le client, de bonne foi, pensait s’en sortir pour 150€ alors que vous avez travaillé l’équivalent d’une dizaine d’heures. L’écart de prix s’avère conséquent !
C’est pourquoi il vous faut absolument comptabiliser rigoureusement votre temps de travail en oubliant aucune étape et en informant votre client que votre temps de recherche est également facturé. A contrario, vous ne pouvez pas facturer à votre client 3 heures que vous n’avez pas consacré à son projet.
Fonctionner par projets peut s’avérer plus simple lorsque ceux-ci sont à court ou moyen terme. Cela vous donnera plus de flexibilité pour facturer votre matière grise. Le forfait qui aura été accepté par le client, ne sera normalement plus sujet à discussion. Attention, le travail doit être bien délimité et le tâches décrites précisément afin que le client ne vous rajoute pas sans cesse du travail supplémentaire sans ré-évaluer ce forfait. Lors du calcul, il y a plusieurs éléments à prendre en compte. Un taux horaire vous donnera la base du forfait si vous êtes en mesure d’évaluer combien de temps ce projet vous prendra. Cela dit, ne compter que sur cette donnée pourrait vous conduire à sous-évaluer votre travail.
Exemple : Si vous facturez une vidéo en motion design pour le prix de 2000€. Le projet vous prendra environ un mois. C’est assez simple, et ce montant vous semble correct. Mais si vous travaillez pour une grande entreprise, avec des moyens plus conséquents, vous serez surement en dessous de l’enveloppe qu’ils avaient prévu. Vous devez donc tenir compte du contexte dans l’élaboration de votre devis.
Bien sûr, il y a une multitude d’autres facteurs à prendre en compte. Votre expérience, votre flexibilité, les coups de coeurs pour les projets, le fait de faire des efforts dans un premier temps pour tisser une relation à long terme avec une entreprise…
Il vous faut également considérer le marché autour de vous. Un freelance travaillant à Chambéry ne gagnera peut-être pas autant d’argent qu’un freelance à Paris ou à Lyon. Tout comme un client en milieu rural sera disposé à dépenser moins que celui vivant dans une grande ville. Prenez en compte également les heures où vous faites votre comptabilité, le temps que vous prenez à facturer, vos différents frais tels que les logiciels ou le matériel, vos déplacements professionnels etc. Si vous cédez vos droits d’auteur, pensez à facturer plus.
En somme, la vie de freelance n’est pas aussi simple que l’on croit. Il faut savoir faire preuve d’organisation, de méthodologie et parfois les clients profitent du fait que vous débutez pour vous imposer des tarifs très serrés. Cela dit, le simple fait de se réveiller et de se dire que vous êtes votre propre patron n’a pas de prix !