Située au cœur du parc municipal de Budapest, la maison de la musique hongroise se veut bien plus qu’un musée. En effet, la vision architecturale est plus large, englobant le passé et l’avenir, la culture, la nature et bien évidemment les sciences de la musique. Le but n’est pas d’afficher ou de simplement exposer comme dans de nombreux musées, mais de sortir de la simple contemplation pour interagir et participer. L’essence du son et son écoute se vit comme une expérience sensorielle. Ici, pas d’espaces d’exposition conventionnels, de salles de conférences ou d’évènements. Au contraire, l’architecture berce les visiteurs tout au long de leur parcours. Le cheminement n’est pas fléché ou guidé, le public peut déambuler librement dans le musée, comme il le ferait dans un parc. Ils peuvent ainsi investir tout l’espace tel un flux continu dont l’intensité varie au fil des jours, avec le son en miroir présent et imprévisible, qui fluctue et rebondit sur les surfaces.

La maison de la musique est un musée résolument ancré dans le XXIème siècle, fortement intégré à l’environnement. Il s’inscrit dans le paysage et l’âme du parc dans lequel il est construit, ce qui permet de mettre l’accent sur le partage et la rencontre avec les visiteurs. Quelles que soient les raisons qui les amènent dans ce lieu, chacun y trouve sa place. Le projet laisse l’environnement se déverser symboliquement à l’intérieur de la construction, symbole de l’ouverture des frontières, de la liberté physique et de la communication intemporelle.

L’abondance d’arbres dans le parc municipal où se trouve le musée a été une vraie source d’inspiration. En effet, ils créent tantôt une forêt continue et dense, tantôt ils sont éloignés les uns des autres, permettant d’entrevoir le ciel. La création d’espaces aérés est inspirée par ce visuel. L’escalier principal est comme posé en lévitation et s’enroule dans différentes directions. Il libère le rez-de-chaussée pour accueillir les visiteurs qui arrivent de tous côtés, tandis que ses perforations laissent passer la lumière naturelle, à l’image des rayons du soleil entre les feuilles d’une forêt.

Le rez-de-chaussée ouvert, où les limites entre intérieur et extérieur s’estompent, est pensé comme la continuité du paysage environnant. Le visiteur déambule entre les arbres, suit les courbes des murs, monte et descend le grand escalier, bercé par les vibrations de l’espace musical, et par les douces variations de la lumière du soleil. Des rencontres surprenantes ponctuent ce parcours, comme les notes inattendues d’une mélodie synchronisée avec l’environnement, rendant l’expérience du visiteur unique.

Architectes et crédit photos : Sou Fujimoto Architects


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