Le challenge Sea2City de la ville de Vancouver vise à trouver des techniques pour s’adapter à une éventuelle montée des eaux, qui pourrait atteindre 2 mètres en 2100 et poser des problèmes aux habitants des zones côtières. Le studio d’architecture des Pays-Bas MVRDV a participé à ce challenge en publiant une étude sur les futurs paysages urbains de Vancouver qui seraient confrontés à ce phénomène.

“La montée des eaux est graduelle, nous avons donc le temps pour faire des changements, explique l’agence d’architecture, les villes doivent tirer profit de cet intervalle de temps pour tester des solutions d’adaptation et partager leur savoir de façon globale, afin de mettre en place un avenir prospère et durable pour les communautés des zones côtières.”

L’étude propose des alternatives aux digues et aux murs bloquant le niveau des eaux car ces options ne seront plus viables en 2100. Un langage plus positif face à cette projection est mis en avant. Les mots “protection”, “hôte”, et “restaurer” sont utilisés à la place du vocabulaire plutôt négatif tel que “résister”, “battre en retraite” ou “s’accommoder”.  

Les solutions proposées sont adaptatives comme modifier les constructions existantes en ajoutant des pilotis, changer les programmes de construction prévus, élaborer des dispositifs d’évacuation ou mettre à jour les équipements telles que les pompes. Certaines solutions sont plus drastiques, notamment détruire certains bâtiments pour en construire d’autres au-dessus de l’eau. 

La relation de la ville à la mer est très importante et les systèmes hydrauliques vont être amenés à changer dans le temps. Kristina Knauf, architecte associée, mentionne : “ce sera une combinaison entre se retirer, protéger et s’adapter. Nous réalisons que les villes existantes sont des organismes complexes et importants pour les habitants. Ce n’est pas aussi simple que de dire : déménageons ! Parfois même, il faut aller au-devant de l’eau car certaines fonctions urbaines doivent se déplacer à cet endroit”. 

Vancouver et son quartier de False Creek a été la “ville test” parfaite pour réinventer le front de mer, tout en gardant à l’esprit que cette problématique est universelle. L’inclusion des diverses communautés a été primordiale dans l’élaboration du projet, en sollicitant notamment l’avis des conseillers des Premières Nations afin d’imaginer une relation différente entre la ville et l’eau. En effet, Knauf mentionne à ce sujet que “les Premières Nations ont appris à vivre en harmonie avec la mer bien mieux que nous. Il y a donc un changement à opérer non seulement au niveau technique mais aussi au niveau culturel”. 

Le projet vise d’abord la zone infratidale, autrement dit la portion du front de mer toujours immergée, ainsi que les structures côtières. Le projet a été sélectionné parce qu’il inclut des modifications à réaliser dans un futur très proche afin de commencer d’ores et déjà à s’adapter au changement climatique. 

Le projet comprend d’abord une promenade qui commencerait sur une île qui servirait de refuge pour la faune et la flore. De là et jusqu’à la côte, un pavillon flottant accessible en kayak desservirait des ponts pour aller en ville. Sur ce pavillon serait installée une station de surveillance des eaux. 

Sur la digue déjà présente, qui sera de plus en plus submergée à l’avenir, se trouvera un pavillon destiné à accueillir un centre culturel et communautaire. Entre ce pavillon et les infrastructures existantes se trouvera une zone forestière, qui fonctionnera comme une “zone tampon”. 

Des chemins piétonniers seront également construits au-dessus de l’eau pour relier les infrastructures entre elles. 

“Les mesures proposées ne sont pas indépendantes les unes des autres, conclut le studio d’architecture, mais plutôt, elles devront être combinées pour créer un système de bâtiments, de paysages, de réseaux et de communautés, spécifiques à ce contexte particulier”. 

Dans le monde entier, les architectes se tournent de plus en plus vers la résilience et l’adaptation aux changements climatiques. Ce projet pour Vancouver ne sera pas mis en place de façon immédiate mais sert plutôt de guide et d’inspiration pour d’autres projets du même type les autres villes qui feront face à la même problématique. 

Architectes : MVRDV

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