« Quiet quitting » et « Act your wage », pourquoi cela inquiète-t-il les entreprises ?
En 30 ans, la proportion d’actifs français ayant le sentiment de donner plus qu’ils ne retirent de leur travail a quasiment doublé, passant de 25%…
De nombreux dirigeants découvrent pour la première fois le management des équipes à distance. Avec la généralisation du télétravail pour contrer la pandémie, employeurs et salariés ont dû s’adapter dans l’urgence. En tant que manager, comment réussir à accompagner au mieux son équipe à distance ? Comment allier bien-être et productivité pour le salarié en télétravail ? Quelques éléments de réponse.
Le projet d’accord national interprofessionnel (ANI) sur le télétravail, est en bonne voie d’adoption. Ce texte vise à clarifier le cadre dans lequel le télétravail peut entrer en vigueur au sein de l’entreprise. Il rappelle également qu’il est nécessaire de prendre en compte le bien-être du salarié, notamment via le lien social : « Il convient d’être attentif à ce que le développement du télétravail ne soit pas source d’une distanciation sociale accrue voire d’une perte de lien social entre des salariés et leur communauté de travail. »
Car voici l’un des enjeux majeurs du télétravail : maintenir le lien social entre les équipes, malgré la distanciation. Le manager va devoir redoubler d’efforts pour instaurer une confiance mutuelle. Créer un véritable esprit d’équipe est nécessaire en ces temps difficiles. Il ne faut pas hésiter à fixer des règles claires durant le télétravail, comme des objectifs quotidiens réalistes que le salarié doit atteindre dans sa journée de travail, en toute autonomie.
Grâce aux nombreux outils digitaux à notre disposition, il est plus simple de garder le lien et de communiquer via des visioconférences ou des messageries instantanées. Le manager comme les salariés peuvent ainsi entretenir le lien social, se tenir au courant de l’avancée d’un projet, parler d’éventuelles difficultés rencontrées… Il est important que le manager programme à l’avance des rencontres virtuelles pour favoriser les échanges et maintenir la cohésion de l’équipe.
La confiance mutuelle est le nerf de la guerre pour le management à distance. Le dirigeant doit donc éviter de renforcer outre mesure le contrôle et la surveillance de ses salariés. De son côté, le salarié se sentira valorisé par cette confiance accordée et sera certainement plus enclin à s’investir. Le « management positif », c’est aussi permettre aux employés de s’épanouir dans leur travail grâce à la reconnaissance de leur supérieur et de leurs collègues.
Pour le manager, il s’agit d’apprendre à lâcher prise. Plutôt que d’installer des systèmes de contrôle sophistiqués sur le matériel de ses salariés, le manager doit s’assurer régulièrement que le travail a bien été effectué et ne pas hésiter à les féliciter pour leur investissement. Car le bien-être des salariés est un réel facteur de productivité.
La plupart des salariés se disent satisfaits du télétravail. En revanche, certains ont du mal à s’adapter, soit parce qu’ils ne sont pas à l’aise avec le matériel informatique, soit parce que leur logement est exigu, soit parce qu’ils sont souvent sollicités à leur domicile, notamment par leurs enfants. Quelle qu’en soit la raison, il est essentiel d’accompagner les collaborateurs en difficulté : leur expliquer pas à pas l’utilisation des outils digitaux, les appeler régulièrement pour prendre des nouvelles, moduler les périodes de travail et répartir les tâches en fonction de leurs contraintes familiales etc… Ainsi, le salarié se sentira soutenu et s’adaptera plus facilement à ce nouveau mode de travail. Des rencontres physiques peuvent aussi être organisées si certains salariés souffrent trop de l’isolement.
Avec le télétravail, le management se transforme et se réinvente. Les dirigeants doivent repenser les rapports avec leurs équipes, apprendre à déléguer et à faire confiance. De leur côté, les salariés gagnent en autonomie et en qualité de vie avec la suppression des temps de transport. Reste l’isolement qui n’est pas toujours facile à vivre et le fait de ne plus pouvoir se retrouver autour d’un café avec ses collègues. L’idéal serait certainement une solution mixte, avec une modulation du temps de travail en présentiel et en télétravail, selon les besoins de l’entreprise et du salarié.