Le cabinet d’architecture Skidmore, Owes & Merrill (SOM) dévoile sa tour conceptuelle baptisée « Séquoia urbain » dans le cadre de la COP 26 à Glasgow. L’équipe envisage un environnement bâti qui pourrait être une solution à la crise climatique, plutôt qu’une partie du problème. Elle propose des « forêts » de « Séquoia urbains », véritables écosystèmes naturels qui produiraient des biomatériaux pour créer un environnement urbain résilient. Les tours sont imaginées pour se comporter comme des arbres qui absorbent le carbone, purifient l’air et régénèrent l’environnement. 

L’équipe de SOM a développé la première étape de cet objectif à grande échelle avec un prototype d’immeuble qui peut être construit dès à présent. Les architectes soulignent la nécessité de transformer l’environnement bâti en précisant que le secteur du bâtiment génère près de 40 % de toutes les émissions mondiales de carbone. Tandis que la population urbaine ne cesse de croître, des études prévoient que 230 milliards de mètres carrés supplémentaires seront nécessaires d’ici 2060. 

La proposition de SOM est de transformer les bâtiments en une véritable solution environnementale, repensant la façon dont les villes sont conçues et construites. Il s’agit d’une solution viable pouvant avoir un fort impact sur le climat, tout en créant une économie circulaire. « Le temps de la simple neutralité est révolu » souligne Chris Cooper, partenaire de SOM. Cette proposition de Séquoias urbains fait des bâtiments, et donc de nos villes, une partie de la solution pour ralentir efficacement le réchauffement climatique.

En optimisant la conception holistique des bâtiments, en abandonnant certains matériaux, en intégrant les biomatériaux, la biomasse avancée et les technologies de capture du carbone, le Séquoia urbain de SOM réalise des réductions de carbone nettement plus importantes que celles obtenues en appliquant ces techniques séparément. Partenaire de SOM, Kent Jackson précise : « C’est une voie vers un avenir plus durable qui est accessible aujourd’hui. Imaginez un monde où un bâtiment aide à soigner la planète. Nous avons développé notre idée afin qu’elle puisse être appliquée et adaptée aux besoins de n’importe quelle ville dans le monde, avec un impact positif à n’importe quelle échelle de bâtiment. » Pour les métropoles, le prototype prend la forme d’un immeuble de grande hauteur pouvant absorber jusqu’à 1 000 tonnes de carbone par an, soit l’équivalent de 48 500 arbres. 

Des matériaux comme la bio-brique, le béton de chanvre, le bois réduisent l’impact carbone de la construction de 50 % par rapport au béton et à l’acier. Une approche progressive pourrait réduire les émissions de construction de 95 %. Avec de la biomasse et des algues intégrées, les façades pourraient transformer le bâtiment en une source de biocarburant qui alimente les systèmes de chauffage, les voitures et les avions, ainsi qu’une source de bio-protéine utilisable dans de nombreuses industries. SOM affirme que si chaque ville du monde construisait des Sequoias urbains, l’environnement bâti pourrait éliminer jusqu’à 1,6 milliards de tonnes de carbone de l’atmosphère chaque année.

Crédit photos : Mysis 

Architectes : SOM